Dossier n°10443 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Lévy Bayle

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 14/09/1908
Date de décès : 04/11/1996
Profession : Garagiste, mécanicien

Simone Bayle Cachard

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 27/03/1910
Date de décès : //
Profession : Institutrice, mère de 5 enfants
    Localisation Ville : Alboussière (07440)
    Département : Ardèche
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

     

    Simone Bayle est institutrice et son mari Lévy mécanicien garagiste. Le couple réside avec leurs cinq enfants de 11 à 2 ans à Alboussière en Ardèche. Ils sont liés à la communauté protestante darbyste. En 1943, ils accueillent pendant deux mois Colette Weill, 19 ans. Au début des hostilités, son père Fernand Weill, ancien combattant de 1914-1918, avait été mobilisé et demande à sa famille (sa mère Emilie, son épouse Yvonne et ses 3 filles Jacqueline, Mady et Colette) de se replier à Privas en Ardèche où elles auraient un point de chute. Quant à lui, il est fait prisonnier de guerre, puis est libéré après 18 mois de captivité et rejoint ses proches à Privas où il s’engage un peu plus tard dans la Résistance avec sa fille aînée, Jacqueline, 21 ans.  Il trouve un emploi à la direction du ravitaillement général à Privas.

    En 1943, un agent de son réseau est arrêté et le soir même, les Weill voient une voiture de la Gestapo stationnée au pied de leur immeuble. Craignant que le résistant n’ait parlé sous la torture, ils décident de se disperser. Jacqueline et Mady trouvent le gîte chez des amies, les parents toujours grâce à des relations trouvent refuge dans la haute Ardèche. Colette quant à elle va être hébergée chez une amie de la communauté darbyste qui va la conduire le lendemain chez sa sœur Simone Bayle à Alboussière.

    Les Bayle la reçoivent à bras ouverts. Elle est logée à titre gracieux et en toute sécurité jusqu’à ce qu’elle puisse rejoindre ses parents à Montpezat-sous-Bauzon. Malgré les risques encourus, les Bayle vont régulièrement lancer de la nourriture par-dessus la clôture d’un camp situé à Alboussière où étaient internés des Juifs étrangers. Après le départ de Colette, ils ont aussi hébergé un neveu de Léon Blum et un Juif polonais du nom de Jacques Laznik.

    Le 30 décembre 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Simone et Lévy Bayle le titre de Juste des Nations.

    Le témoignage

    En septembre 39, Fernand Weill, ancien combattant de 14/18, est mobilisé à Belfort. Sa famille : sa mère, sa femme et ses 3 filles, habite à l’Isle sur le Doubs. En juin 40, il demande à sa famille d’aller se réfugier à Privas dans l’Ardèche, car ils y connaissent quelqu’un.
    Après avoir été fait prisonnier 18 mois, Fernand Weill est libéré et trouve un emploi à Privas, d’où il est limogé car Juif. Ayant écrit à Pierre Laval il est réintégré mais donne sa démission pour se consacrer à la résistance, avec l’une de ses filles, Jacqueline, 21ans.
    Courant 43, un membre de son réseau ayant été arrêté, la famille décide de se disperser. L’une des filles de Fernand Weill, Colette Lévy (née Weill, en 1924) est emmenée par une de ses amies chez la soeur de celle-ci, à Alboussière, chez Simone et Lévy Bayle, à Alboussière.
    Malgré les risques encourus, les Bayle accueillent Colette pour deux mois sans aucune compensation financière. Après son départ, ils hébergeront successivement deux autres personnes juives. De plus, ils lançaient régulièrement de la nourriture par-dessus la clôture d’un camp d’internés allemands (juifs pour la plupart) se trouvant à Alboussière.

     




    Mis à jour il y a 10 mois.