Les Justes
Léopold Blineau
Année de nomination : 2004Date de naissance : 09/05/1875
Date de décès : 25/10/1952
Profession : Cafetier
Blanche Osselin
Année de nomination : 2004Date de naissance : 01/10/1903
Date de décès : 01/03/1983
Profession : Commerçante
Département : Loir-et-Cher
Région : Centre-Val de Loire
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Blanche Osselin et son père Léopold Blineau tenaient Le Café de L’Eglise et une graineterie à Millançay (Loir-et-Cher). Tous deux étaient veufs alors que Blanche avait perdu son mari en 1923, décédé des suites de blessures subies au cours de la Guerre de 1914-1918. Sans enfants, elle gardait avant la guerre des jeunes dont les parents étaient soignés en sanatorium, placés par l’œuvre «Grancher». Claire Beignet, sa cousine germaine, veuve elle aussi, vivait avec ses deux filles Jeanne, 24 ans, et Andrée, 22 ans, au « Pré-Vert », une ferme de la commune de Millançay. Son fils Louis, 20 ans, était réfractaire du STO. En 1942, Blanche et son père recueillirent sous leur toit trois fillettes juives de Paris dont les parents avaient été arrêtés et déportés : Fanny Goldfarb, Rachel Pesselmann, 13 ans, et sa sœur Hélène, 7 ans. Elles avaient été orientées vers Blanche par le dispensaire « La Colonie Scolaire » de la rue Amelot. Les rafles contre les Juifs s’amplifiant, Blanche et son père recueillirent deux cousins des sœurs Pesselman, Jacques et Simon Grimberg. Par la suite, en mars 1944, ils donnèrent abri également à Chana Goldfarb, la tante de Fanny, ainsi qu’à son fils Léon, 9 ans, et son cousin, Henri Bochenek, 9 ans. Les deux bambins étaient en nourrice à Miguerette (Loiret) et Blanche vint les chercher en camionnette, conduite par son beau-frère. En tout, Blanche et son père hébergeaient alors huit personnes. Par manque de place et pour leur sécurité, ils s’adressèrent aux Beignet qui acceptèrent de garder les quatre garçons chez elles. Ils les aidèrent aux travaux de la ferme. Les risques encourus par les deux familles en cachant des fugitifs juifs étaient énormes du fait de l’acharnement de la répression contre les résistants de la région aux actions desquels Blanche participait activement. A la fin du mois d’avril, plusieurs maquisards furent assassinés près de la ferme de Claire. Leur bravoure et leur générosité ont sauvé huit personnes en danger.
Le 27 décembre 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Blanche Osselin et son père Léopold Blineau ainsi qu’à Claire Beignet et ses filles Andrée et Jeanne Beignet le titre de Juste parmi les Nations.
Le témoignage
Léon Ajzenman, né en 1935, vivait, au début de la guerre avec sa mère, veuve depuis 1938. Au moment des lois anti-juives, ils furent expulsés de leur appartement de Paris. La mère trouva refuge chez sa soeur, Jeannette Bochenek, et Léon fut placé en pension à Paris. Durant l’été 1943, il rejoignit son cousin Henri Bochenek à Mignerette (Loiret). Madame Bochenek se retrouva à la rue après la déportation de sa soeur. Elle fut alors accueillie par Madame Veuve BLANCHE OSSELIN, à Millançay, chez laquelle s’était réfugiée sa nièce, Fanny Goldfarb. Madame OSSELIN et son père LEOPOLD BLINEAU, cachèrent les deux femmes, et également deux amies de Fanny Goldfarb, les soeurs Rachel et Hélène Pesselman. Elle accepta d’aller chercher les deux cousins Léon et Henri, dans le Loiret. Deux cousins de Rachel et Hélène vinrent les rejoindre, Jacques et Simon Grimbert. C’est donc HUIT personnes qui furent généreusement accueillies par Blanche Osselin et son père Léopold Blineau. La maison étant trop petite, les garçons furent envoyés dans une ferme du village appartenant à une cousine , CLAIRE BEIGNET, qui vivait avec ses deux filles JEANNE et ANDREE. Ces huit personnes furent bien traitées et ne manquaient de rien. Les deux familles risquaient très gros. Les Allemands étaient présents dans le village, et plusieurs maquisards furent même exécutés à quelques centaines de mètres de la ferme. Avec générosité et courage, ces deux familles ont risqué leur vie pour sauver ces huit Juifs. Tout le village était au courant, aucune dénonciation ne fut à déplorer. Après la Libération, en septembre 1944, les enfants retournèrent à Paris. Madame Ajzeman et son fils Léon restèrent en contact avec ces héroïques familles de Millançay.
Documents annexes
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Invitation cérémonie Osselin-Blineau | |
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