Dossier n°1045 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Suzanne Babut Planchon

Année de nomination : 1976
Date de naissance : 22/02/1897
Date de décés : 28/02/1976
Profession : gérante d’une pension de famille, femmede pasteur protestant

Localisation Ville : Montpellier (34000)
Département : Hérault
Région : Occitanie

L'histoire

Suzanne Babut

Suzanne Babut

Suzanne Babut, veuve d’un pasteur protestant, tenait une pension de famille à Montpellier. Lorsque les persécutions des Juifs commencèrent dans la région, elle devint membre d’une organisation clandestine pour les aider. Utilisant sa position au sein de la communauté protestante, elle rendait visite aux détenus juifs dans la prison de la ville. A l’automne 1942, elle décida de ne plus prendre de clients « ordinaires » et de réserver toutes ses chambres aux Juifs. Jusqu’en 1945, elle hébergea et nourrit au moins une cinquantaine de Juifs, à différentes périodes; dont vingt d’entre eux pendant près de deux ans. L’un de ceux qui eurent ainsi la vie sauve, Radzyner, témoigna après la guerre que lui, sa femme et leurs trois enfants furent hébergés à la pension Babut de 1943 à la fin de la guerre, y restant en fait jusqu’en juin 1945. Même après la Libération Suzanne Babut les aida à refaire leurs forces jusqu’à ce qu’ils puissent reprendre une vie normale. En cachant les Juifs Suzanne Babut risquait sa propre vie, d’autant que la pension se trouvait non loin du quartier général de la Gestapo et des bureaux de la gendarmerie française. En outre, Suzanne Babut allait, au nez et à la barbe des Allemands et des gendarmes, ravitailler des réfugiés juifs, ayant fui la Belgique, qui se cachaient dans la forêt. Pourtant elle ne chercha aucune contrepartie, uniquement mue par des considérations idéologiques et humanitaires.

Le 22 juin 1976, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné à Suzanne Babut le titre de Juste parmi les Nations. 

La maison de Suzanne Babut- Villa Planchon

La maison de Suzanne Babut-Villa Planchon