Dossier n°10452 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Eugène Bastouil

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 17/07/1901
Date de décès : 25/12/1974
Profession : Agriculteur

Marie-Jeanne Françoise (Bourrel) Bastouil

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 10/05/1910
Date de décès : 29/12/1970
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Saint-Martin-Lalande (11400)
    Département : Aude
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Marie-Jeanne et Eugène Bastouil, éleveurs et cultivateurs, à Castelnaudary (Aude) avaient un fils unique, Hubert, 10 ans en 1942. En 1940, les Bastouil firent la connaissance de Suzanne Lévy. Parisienne d’origine juive, elle s’était repliée en zone sud au moment de l’exode, d’abord à Mont-Marsan, ensuite à Castelnaudary. Elle était accompagnée de ses parents, plus tard assignés à résidence dans un petit village où ils ne furent pas inquiétés, et de son fils Pierre, 14 ans. Suzanne loua une petite maison près de Castelnaudary et scolarisa son fils. Son mari, ingénieur diplômé de Centrale, avait été mobilisé comme officier d’artillerie et fait prisonnier de guerre par les Allemands. Il vécut toute la période de la guerre en captivité en dépit de deux tentatives d’évasion échouées. Une des préoccupations principales de Suzanne était de lui faire parvenir des colis de nourriture dans des boîtes en aluminium qu’elle stérilisait elle-même et fermait hermétiquement. A cet effet, elle allait régulièrement en vélo se ravitailler chez les Bastouil. En mars 1943, la police française se présenta chez les Lévy pour les arrêter. Pierre était au collège. Sa mère, prétextant prendre des affaires, réussit à s’enfuir par la porte de la cour intérieure. Elle enfourcha son vélo et se rendit directement chez les Bastouil qui la cachèrent dans leur grange. Marie-Jeanne partit immédiatement chercher Pierre au collège pour le soustraire à l’arrestation. Les Bastouil les hèbergèrent durant un bon mois à titre gracieux, s’occupant de leur nourriture et de leur bien-être. Suzanne put entre temps organiser leur hébergement à la maison de retraite des Anciens Elèves de Centrale au lieu-dit Ampuillac où ils restèrent jusqu’à la Libération. Les Bastouil les avaient sauvés au moment critique prenant des risques sévères parce que leur ferme était proche d’un important dépôt de munitions où un grand nombre de soldats allemands faisaient des manœuvres en permanence. Ils venaient aussi très souvent se ravitailler à leur ferme.

    Le 27 décembre 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Françoise Marie-Jeanne et Eugène Bastouil le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Lors de la débâcle de 40, Mme Lévy, dont le mari est prisonnier, réussit à emmener son fils, Pierre, né en 1928, chez ses parents à Castelnaudary. Elle y loue une petite maison et fait la connaissance de la famille Bastouil, cultivateurs, chez qui elle s’approvisionne.
    Un matin de 43, alors que Pierre était au collège, la police française vient arrêter la famille. La mère parvient à s’enfuir en vélo et se rend directement chez les Bastouil. Ils acceptent immédiatement de l’héberger et Mme Bastouil vient elle-même cherche Pierre à la sortie du collège. Ils les cacheront durant un mois, ce qui permet à Mme Lévy de trouver un autre  hébergement.

    Documents annexes

    Article de presse – L’Indépendant du 29/10/2005
    Article de presse – La Dépêche du Midi du 29/10/2005

     




    Mis à jour il y a 2 mois.