Dossier n°10482 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Madeleine Botineau

Année de nomination : 2005
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Boulangère

Madeleine Lucas Botineau

Année de nomination : 2005
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Boulangère

Roger Botineau

Année de nomination : 2005
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Boulanger

Marie Fauveau

Année de nomination : 2005
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Sarge-sur-Braye (41170)
    Département : Loir-et-Cher
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Madeleine Botineau et son fils Roger, 21 ans, étaient boulangers à Sargé-sur-Braye (Loir-et-Cher). Sa fille Madeleine, 14 ans, et sa mère, Marie Fauveau, les aidaient dans leur tâche. Madeleine était veuve de guerre. Son mari avait succombé à une maladie des poumons due aux gaz ennemis pendant la Guerre de 1914-1918. La famille était profondément hostile aux Allemands. En 1940, un train de réfugiés fut bloqué à Sargé par suite du bombardement de la ligne de chemin de fer. Les habitants se mobilisèrent pour venir en aide aux réfugiés et une amitié se lia entre Madeleine et Anna Glowi?ski, d’origine juive étrangère. Elle avait deux fils en bas âge, Roland, 3 ans, et Albert, 1 an tandis que son mari, engagé volontaire, était captif en Allemagne. Après la signature de l’armistice, les Glowinski rentrèrent à Paris et maintinrent le contact avec les Botineau. Quand les rafles commencèrent en 1942, Madeleine et sa fille proposèrent immédiatement à Anna de venir s’installer chez elles. Elle hésita mais consentit à leur confier ses deux garçons. Les deux femmes vinrent les chercher à Paris. Les enfants furent présentés comme des neveux de la ville. Bien que connus de tous les habitants du temps de leur séjour précédent, personne ne dévoila qu’ils étaient juifs. Le secrétaire de mairie leur fournit des faux papiers et ils furent scolarisés. Madeleine et sa fille, catholiques pratiquantes, les emmenèrent à la messe sans pourtant tenter de les convertir. Roland et Albert vécurent chez elles « comme s’ils étaient des enfants de la maison ». Par la suite, les gendarmes vinrent arrêter Anna à son domicile parisien. Ils voulurent savoir où était son mari pour l’embarquer avec elle. Elle leur répondit qu’il était captif en Allemagne. Apparemment émus, ils lui donnèrent 24 heures pour disparaître. Elle prit immédiatement le train pour Sargé où les Botineau l’accueillirent plus que chaleureusement. Marie Fauveau l’hébergea chez elle où elle resta cachée, ne sortant que dans la soirée. La nuit, elle aidait parfois à la préparation du pain. Les deux familles sont restées liées par une profonde amitié.       

    Le 30 janvier 2005, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Madeleine Botineau et ses enfants Roger et Madeleine ainsi qu’à Marie Fauveau le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    Au début de la guerre, Nathan Glowinski s’engage dans la Légion Etrangère. Après quelques mois, il est capturé et fait prisonnier des Allemands. Ceci jusqu’à la fin de la guerre. Sa femme et ses enfants, Roland et Albert, vivent à Paris, mais l’invasion allemande les pousse à fuir pour Bordeaux. Leur train est bombardé et est immobilisé à Sargé -sur- Braye, dans le Loir et Cher, à 180km de Paris. Les réfugiés du train sont logés dans l’école du village.

    Une amitié s’est créée entre Madame Botineau et Madame Glowinski.

    Après l’exode, la famille Glowinski est repartie à Paris. Lors des rafles de 1942, Madeleine Botineau demande à sa mère de convaincre Madame Glowinski de revenir à Sargé- sur -Braye.

    Madame Botineau et sa fille viennent chercher à Paris Roland et Albert. Le secrétaire de mairie leur fournit de faux actes de naissance. Tout le village est au courant de la présence des deux enfants juifs cachés. Il n’y a aucune dénonciation même si certains partisans au régime deVichy habitent à Sargé- sur- Braye.

    En 1942, Madame Glowinski manque d’être arrêtée par la Gestapo, elle réussit à rejoindre Sargé- sur- Braye. Elle est cachée chez Madame Fauveau, une voisine de Madame Botineau. Cette dernière ravitaille régulièrement Madame Glowinski en nourriture.

    Les enfants mènent une vie presque normale grâce au courage de ces femmes qui leur portent assistance au péril de leur vie.

    A la Libération, la famille Glowinsky s’est retrouvée. Les deux frères, Albert et Roland, ont, par la suite, fait de brillantes études. Tous les deux sont sortis de l’Ecole Polytechnique.

    Une solide amitié s’est liée entre les deux familles qui sont restées en contact.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    13 septembre 2017 09:11:31

    Articles annexes

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