Les Justes
Germaine (Fageol) Quéré
Année de nomination : 2005Date de naissance : 01/11/1907
Date de décès : //
Profession : Comptable
Département : Paris
Région : Ile-de-France
Lieu de mémoire
Cérémonies
L'histoire
Germaine Fageol, épouse Quéré, était une amie d’enfance de Raymonde Yacobowitz née Blumberg, d’origine juive. Les parents des deux amies étaient voisins et déjà liés d’une longue amitié. Leurs mères s’étaient soutenues mutuellement pendant que leurs pères combattaient pendant la Guerre de 1914-1918. Germaine et Raymonde étaient nées presque en même temps et avaient fait ensemble toute leur scolarité, de l’école maternelle à l’école professionnelle à Paris. Germaine était entrée comme comptable dans une maison de haute couture où travaillait aussi Raymonde. En avril 1942, le beau-père de Raymonde fut arrêté, interné à Drancy et déporté dans l’Est où il fut assassiné. Son fils Albert avait tenté de le faire libérer mais en vain. Il décida alors que la famille devait fuir Paris pour se réfugier en zone sud. Il partit le premier et fit passer le message à Raymonde et son fils Robert, 7 ans, qu’il leur avait préparé un passeur et les attendait de l’autre côté de la ligne de démarcation. Mais les papiers de Raymonde étaient estampillés du tampon «Juif». Donc comment procéder? Elle partagea ses inquiétudes avec son amie Germaine qui, spontanément lui offrit sa propre carte d’identité et son livret de famille. Munie de ces précieux documents, Raymonde fit établir des papiers sans le tampon infamant. Elle put ainsi passer en zone libre et y vivre sous l’identité de son amie. Aujourd’hui encore, évoquant cet épisode, Germaine se souvient «je n’aurais pas pu vivre si je n’avais rien fait et que je vous aie perdus». Albert Yacobowitz rejoignit le réseau Mitridate, à Cannes. La famille Yacobowitz a survécu à la guerre et maintenu des liens solides avec Germaine.
Le 31 janvier 2005, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Germaine Quéré-Fageol le titre de Juste parmi les Nations.
Le témoignage
Avant la guerre, Bernard Yacobowitz habite dans le XIIème arrondissement à Paris, avec son fils Albert et sa belle- fille Raymonde, qui ont un fils, Robert-Benjamin.
Bernard Yacobowitz est arrêté à Paris, en juin 1942, et interné à Drancy. Son fils Robert veut le sortir du camp mais son père lui fait signe de ne pas bouger. Robert Yacobowitz rentre chez lui et décide de fuir en zone libre. Il rejoint la Résistance, le réseau Mithridate à Cannes, et change de nom. Il devient Paul Vincent. Son épouse Raymonde et son fils Robert-Benjamin sont restés à Paris.
Il leur demande de le rejoindre dans le sud. mais laz mention « juive » sur sa carte d’identité est une entrave pour circuler librement et elle fait appel à son amie d’enfance, Germaine Quéré-Fageol
Cette dernière lui remet spontanément son livret de famille pour établir une nouvelle carte d’identité. Avant le départ, elle lui dit « avec elle tu vas pouvoir passer les contrôles, essayes de t’en sortir avec le petit ».
La mère et l’enfant ont réussi grâce à cela à passer la ligne de démarcation et à rejoindre Robert.
Documents annexes
Article de presse – Actualité juive du 9/02/2006 | |
Invitation cérémonie Queré Fageol |