Dossier n°10490 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Jean-Pierre Acgouau

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 18/10/1881
Date de décès : 24/03/1956
Profession : Agriculteur, berger

Jean-Baptiste Rogalle

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 10/03/1914
Date de décès : 15/04/1993
Profession : agriculteur, berger

Jeanne Rogalle Acgouau

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 23/11/1921
Date de décès : 28/08/2015
Profession : Agricultrice, bergère
    Localisation Ville : Aulus-les-Bains (9140)
    Département : Ariège
    Région : Occitanie

    Jeanne Rogalle
    Jean-Baptiste Rogalle, Jean-Pierre Acgouau et sa fille Jeanne (épouse Rogalle) résidaient à Aulus-les-Bains (Ariège). Jean-Pierre dit «Job» était berger et Jeanne l’aidait à l’élevage des moutons. Il était vétéran de la Guerre de 1914-1918 et son fils, 20 ans, avait été fait prisonnier de guerre à Dunkerque en 1940 par l’armée allemande. Ils ne supportaient pas l’Occupation allemande et avaient été révoltés par la première rafle des Juifs effectuée à Aulus-les-Bains au mois d’août 1942. De par leur profession, ils connaissaient très bien la montagne entre Aulus et l’Espagne et s’improvisèrent passeurs bénévoles pour aider des Juifs persécutés à échapper à l’arrestation. Ils firent aussi passer clandestinement de nombreux résistants et réfractaires. Dans la nuit du 4 au 5 décembre 1942, Jean-Pierre et Jeanne convoyaient vers l’Espagne un groupe de 9 personnes, tous Juifs étrangers assignés à résidence à Aulus. Ils se mirent en marche et, en cours de route, rencontrèrent un second groupe guidé par Jean-Baptiste, composé lui de quatre personnes: le couple Henlé, leur bébé, Claude, 8 mois, et la grand-mère, Meta Weiler, Juifs originaires de Belgique et d’Allemagne. Les deux groupes fusionnèrent. Ils avançaient lentement et tout le monde était épuisé. Pour relayer M. Henlé, Jeanne prit le bébé dans ses bras et le convoya jusqu’en Espagne. Pendant 60 ans, elle a gardé le souvenir du bébé sans en connaître l’identité. « Sa fragilité au cœur de ces montagnes si rudes » l’avait marquée. Soixante ans plus tard, Alain Zipper, un jeune lyonnais venu passer ses vacances à Aulus, prit connaissance de l’histoire et partit à la recherche du bébé. Une équipe de chercheurs a confronté les listes des Juifs assignés à résidence à Aulus jusqu’au 5 décembre 1942 et celles du registre d’écrou de Sort (Espagne) et reconstitué la composition des groupes guidés par Jean-Pierre, Jeanne et Jean-Baptiste. Grâce à une recherche sur l’internet, les traces du bébé d’alors, Claude Henlé, furent retrouvées au Canada. En cette nuit de décembre 1942, les trois passeurs ont sauvé la vie de 13 Juifs pourchassés, à titre gracieux et en dépit de risques majeurs.      

    Le 30 janvier 2005, l’Institu Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Jeanne et Jean-Baptiste Rogalle ainsi qu’à Jean-Pierre Acgouau le titre de Juste parmi les Nations. 

     

    Le témoignage

     

    Jean Baptiste Rogalle

    Le 5 décembre 1942, Jeanne AGGOUAU (Veuve Rogalle) et son père vont organiser et accompagner le passage vers l’Espagne de 13 réfugiés juifs, dont 9 personnes dont les noms restent inconnus et de la famille HENLE, réfugiés originaires de Belgique et d’Allemagne. Durant la traversée, Jeanne portera le bébé Claude dans ses bras. Epuisée, la grand-mère s’arrête, mais sera finalement secourue par la patrouille espagnole qui les emprisonnera avant leur départ pour la liberté et finalement le Canada. Jeanne a toujours souhaité savoir ce qu’était devenu le bébé qu’elle avait sauvé et plus de 50 ans plus tard, un juif de Lyon, Alain Zipper (non apparenté), après d’incessantes recherches obstinées, a réussi à le retrouver.

    La famille Acgouau, dont le fils était prisonnier en Allemagne, avait été révoltée par l’arrestation de plusieurs centaines de réfugiés Juifs à Aulus-les-Bains et se dévouait pour faire passer en Espagne réfugiés juifs et réfractaires du S.T.O

    Le Général Michel Roquejeoffre fait décerner le titre de Chevalier de la Légion d’honneur à Jeanne Rogalle.

    Jeanne ROGALLE

    Mme ROGALLE avec M SEIFER, responsable de la cérémonie à Toulouse

    Mme ROGALLE devant le monument

    Mme ROGALLE avec les responsables de la cérémonie Albert SEIFER et Nicole CAMINADE

    Jeanne ROGALLE

    Jeanne Acgouau et ses parents en 1942

    Jeanne Rogalle

    Documents annexes

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    Articles annexes