Dossier n°10491 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Geneviève (Cessac) Dieras

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 07/06/1905
Date de décès : 28/03/1989
Profession : Institutrice

Michel Dieras

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 27/05/1904
Date de décès : 25/10/1988
Profession : Maire,Agent immobilier
    Localisation Ville : Mauzens-et-Miremont (24260)
    Département : Dordogne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Geneviève et Michel Dieras résidaient à Mauzens-et-Miremont (Dordogne). Michel, agent immobilier, était aussi le maire de la localité et Geneviève, institutrice. Le couple avait une fille, Jacqueline, 9 ans. Les parents de Geneviève, les Cessac, retraités de L’enseignement public, vivaient à Périgueux et, en 1940, avaient loué une chambre à une famille de réfugiés alsaciens, les Herszkorn. Avec la promulgation des lois anti-juives, ils apprirent que leurs locataires étaient juifs. Ils prolongèrent pourtant leur location, continuant à les présenter comme des réfugiés alsaciens. Quand, en avril 1943, eut lieu la première grande rafle des Juifs français à Périgueux, les Cessac conseillèrent aux Herszkorn, le couple et ses deux enfants, Armand, 14 ans, et Hélène, 8 ans, d’aller se réfugier chez leur fille et leur gendre, Geneviève et Michel Dieras, à Mauzens-et-Miremont, à une trentaine de km de Périgueux. Les Dieras les ont hébergés et nourris à titre gracieux pendant une quinzaine de jours, jusqu’au moment où les fugitifs purent réintégrer leur location. La deuxième grande rafle eut lieu en fin 1943 et le même scénario se reproduisit. Les Herszkorn partirent se réfugier chez les Dieras et y reçurent le même accueil chaleureux jusqu’à la dissipation du danger. En mai 1944, eut lieu la dernière vague d’arrestations durant laquelle les Juifs, vivant encore à découvert à Périgueux, furent arrêtés et déportés. Les Herszkorn ont survécu grâce au couple Dieras qui leur offrit à nouveau le gîte pendant les jours critiques. Ils cachèrent aussi pendant 2 ans ½ un autre jeune juif, Etienne Weill, et le sauvèrent de la déportation. Armand signala l’attitude exemplaire des habitants de Mauzens-et-Miremont qui n’ont pas dévoilé leur présence et où tous ceux en âge de porter des armes étaient résistants comme Michel Dieras. Au cours des séjours chez les Dieras, Hélène et Jacqueline se lièrent d’amitié. Jacqueline a témoigné des motivations de ses parents et grands-parents pour qui «par delà toutes origines, toutes religions, croyance diverses ou non-croyances, les humains sont des frères».  

    Le 30 janvier 2005, Yad Vashem a décerné à Geneviève et Michel Dieras le titre de Juste des Nations.

     

    Le témoignage

    Abram et Salka Hershkorn sont nés en Pologne et se sont connus en Alsace en 1927. De cette union sont nés Armand et Hélène. La famille vit à Strasbourg où le père exerce la profession de tailleur.

    En 1939, la ville est évacuée à Périgueux. La famille Hershkorn est logée chez la famille Cessac jusqu’en novembre 1942.

    En avril 1943, première grande rafle de Juifs à Périgueux. La famille Cessac dirige alors leurs réfugiés vers leur fille et leur gendre, Geneviève et Michel Dieras, maire de La Chapelle. La famille Dieras accueille cette famille en détresse dans leur propriété gratuitement pendant 15 jours. D’autres rafles se produisent et la famille Hershkorn est accueillie à chaque fois par la famille Dieras.

    Les familles Cessac et Dieras connaissent les risques encourus pour elles-mêmes, mais l’esprit de fraternité a prend toujours le pas sur le danger.

    Documents annexes

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    Articles annexes

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