Dossier n°10493 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marcel René Sternfeld

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 26/03/1923
Date de décès : 08/11/2017
Profession : Mécanicien, manutentionnaire
    Localisation Ville : Saint-Maur-des-Fossés (94210)
    Département : Val-de-Marne
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Marcel Sternfeld, est né en 1923 en France, issu d’une famille d’immigrés roumains non-juifs ; Il réside pendant la guerre avec ses parents à Saint-Maur-des-Fossés (Val de Marne).

    Ils ont comme voisins et amis la famille Chodzko, des Juifs originaires de Pologne. Ils ont un fils, Arthur qui a le même âge que Marcel et qui a fait sa scolarité avec lui à Saint-Maur.

    Déclaré juif dès octobre 40, Arthur est contraint d’abandonner ses études à l’Ecole Supérieure de Commerce et subit de plein fouet les brimades auxquelles les juifs sont soumis.

    Les Chodzko (non francisé en Choko) résident en leur domicile jusqu’au 15 juillet 1942. Ils sont alors informés par un cousin de l’imminence d’une rafle, la rafle du Vel’ d’Hiv’, et préfèrent ne pas passer la nuit chez eux. Ils s’adressent à Marcel qui héberge Arthur (nom francisé en Arcadie) chez lui et ses parents chez des voisins.

    Le 17 juillet au matin, les policiers viennent effectivement frapper à leur porte mais n’obtenant aucune réponse, ils repartent. Arcadie reste caché chez Marcel pendant quelques jours jusqu’à ce qu’il lui trouve un refuge sûr dans une ferme à Neauphle-le-Château. Marcel lui organise le passage clandestin de la ligne de démarcation. Après deux semaines dans cette ferme, Arcadie prend la route pour Lyon, accompagné d’un passeur trouvé par son ami Marcel. Il arrive sain et sauf en zone sud où il séjourne sous une fausse identité jusqu’à la Libération. Marcel apporte aussi son aide aux parents d’Arcadie. Il leur trouve un refuge sûr à Domont (Val d’Oise) où ils restent cachés sous une fausse identité jusqu’à la Libération.

    Le 30 janvier 2005, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shpah, a décerné à Marcel Sternfeld le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Le père d’Arthur CHODZKO, (nom francisé depuis en Arkadi CHOKO), originaire de Lodz en Pologne est arrivé en France dans les années 20. Il était ingénieur et fabriquait des appareils ménagers, en particulier le  » furet  » pour déboucher les éviers….Il acquit une maison disposant d’un atelier à Saint-Maur -des –Fossés, où sa femme et sont fils vinrent le rejoindre en 1935.

    Arthur, alors âgé de 12 ans, se fit rapidement des camarades et se lia d’amitié avec son voisin, Marcel Sternfeld. Déclaré comme juif en octobre 1940, Arthur est contraint d’abandonner ses études à l’Ecole Supérieure de Commerce en 1941 et il subit toutes les brimades auxquelles les juifs sont soumis. Lors des rafles de juillet 1942, c’est tout naturellement qu’il se tourne vers son ami Marcel : immédiatement, Marcel l’héberge chez lui et cache ses parents à proximité. C’est ainsi qu’Arthur a pu voir, le 17 juillet à 7 heures du matin, les deux inspecteurs en civil venir frapper en vain chez ses parents. Marcel va mener à bien le sauvetage de toute la famille : il amène Arthur une quinzaine de jours dans une cache à Neauphle-le-Château, le temps pour lui de trouver  » un passeur  » pour le passage de la ligne de démarcation. Arthur parviendra à Lyon où il a des contacts. Pour les parents, Marcel procure une petite maison à Domont où ils vont survivre jusqu’à la Libération et c’est toujours lui qui organisera leur ravitaillement.

    Depuis, les deux amis sont toujours restés en relation.