Dossier n°10494 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Paul Saissi

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 11/04/1897
Date de décès : 26/10/1959
Profession : Négociant, commerçant

Henriette Louise (Isnard) Saissi

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 09/12/1900
Date de décès : 24/06/1990
Profession : Sans profession, mère de 3 enfants

Fanny Appolonie (Boin) Vassalo

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 19/06/1887
Date de décès : 28/10/1981
Profession : Hôtelière
    Localisation Ville : Saint-Martin-Vésubie (06450)
    Département : Alpes-Maritimes
    Région :

    L'histoire

    Henriette & Paul SAISSI

    Fanny Vassallo, veuve sans enfants, était propriétaire de l’hôtel Stéfany à Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes). Elle élevait ses deux nièces, orphelines de mère. Les Saïssi tenaient un commerce à Monaco. Pendant l’été 1943, ils passèrent leurs vacances à Saint-Martin avec leurs enfants. Leur fille Simone se lia alors d’amitié avec Paulette Sanson, 16 ans, juive assigné à résidence à Saint-Martin avec son frère et son père. Ils avaient immigré de Pologne à Paris en 1937, partis en éclaireurs dans l’espoir d’y faire venir au plus tôt la mère de la famille et ses deux plus jeunes filles. Ils ne les revirent jamais. En 1940, M. Sanson s’était engagé comme volontaire dans l’armée française. Démobilisé, ses enfants le rejoignirent à Pau. De là, ils se rendirent à Marseille, puis à Nice pour aboutir à Saint-Martin. En septembre 1943, l’armée allemande envahit la zone italienne. M. Sanson et son fils se replièrent dans les montagnes et poursuivirent leur route jusqu’à Rome. Paulette resta seule à Saint-Martin. Le jour de la rafle, les Allemands ordonnèrent aux Juifs de se rassembler sur la place centrale du village. Affolée, Paulette se précipita à l’hôtel Stéfany pour savoir quoi faire. Un ami lui conseilla de ne pas y aller. Elle se tourna alors vers Fanny Vassallo qui, d’abord réticente par crainte pour la sécurité de sa famille, accepta finalement de l’héberger à l’hôtel avec d’autres Juifs. Elle les nourrit à titre gracieux en se ravitaillant chez des fermiers et des bergers. Elle contacta une organisation juive qui prit Paulette en charge et elle l’accompagna en car jusqu’à Nice. Là, elles apprirent l’arrestation de leur agent de liaison. Désemparée, Paulette téléphona alors à la famille Saïssi à Monaco qui l’accueillit à bras ouverts. Le couple venait de perdre sa fille Paola du même âge que Paulette. Il l’intégra à la famille comme sa propre fille jusqu’à ce que le contact avec les réseaux de sauvetage des organisations juives soient rétablis. Il l’hébergea encore une seconde fois avant la Libération. Elle retrouva sa famille à la fin de la guerre et a maintenu des liens durables avec ses sauveurs.

    Le 30 janvier 2005, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Fanny Vassallo ainsi qu’à Henriette et Paul Saïssi le titre de Juste parmi les Nations. 

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    Article de presse - Nice matin du 12/09/2005Article de presse – Nice matin du 12/09/2005