Dossier n°10495 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marie Arnol

Année de nomination : 2006
Date de naissance : 25/03/1881
Date de décès : 16/06/1952
Profession : Religieuse, Directrice de l’institution religieuse Sainte Madeleine
    Localisation Ville : Vézelay (89450)
    Département : Yonne
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Le pensionnat des Sœurs de Sion (Religieuses de Notre-Dame de Sion), situé rue Notre-Dame-des-Champs à Paris, abritait également le Centre Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie créé et dirigé par Agnès Navarro en 1938. Cette religieuse appartenait aux Ancelles de Notre-Dame-de-Sion.

    Dès le courant de 1942, Agnès Navarro commence à prendre en charge des petites filles juives, soit parce qu’elles sont placées là par leurs parents, soit parce qu’elles sont rescapées de rafles, nombreuses cette année-là.  Elle crée un réseau de placement et, tous les deux ou trois mois environ, plusieurs enfants sont envoyées à Vézelay dans l’Yonne au couvent de Sainte-Madeleine qui est dirigé, par Marie Arnol (Sœur Léocadie). Elle fait profession de religieuse chez les Sœurs de la Providence de Sens en septembre 1900. Elle est nommée supérieure de la communauté de Vézélay et directrice de l’Ecole en 1929.

    Cette religieuse prend des risques considérables en acceptant de cacher ces petites filles juives. Jacques, le petit-neveu de Sœur Léocadie avait été envoyé pendant l’occupation à Vézélay pour des raisons de sécurité, c’est ainsi qu’il a pu côtoyer sans le savoir un bon nombre de petites filles juives cachées dans le pensionnat de sa tante.

    Sœur Léocadie efface dès leur arrivée le mot « juif » apposé sur les cartes d’alimentation. Quand le prêtre de la paroisse demande les raisons pour lesquelles ces petites filles ne communient pas, Sœur Léocadie prétexte des difficultés familiales. Dès leur arrivée on leur attribue des noms d’emprunts. La petite Przatowski Frida devient alors Françoise Berger. La famille Przatowski vit avant-guerre dans le IIème arrondissement de Paris. En raison des persécutions nazies les parents demandent de l’aide à une religieuse qu’ils connaissent pour cacher leurs deux filles Frida et Marie. Quant à eux ils vont se cacher en Normandie durant toute la guerre.

    Marie Rozenblum, cachée par Marie Arnol avec ses deux sœurs Annette et Rosette sous le nom de Durozier, planteront un arbre en hommage, à Jérusalem 50 ans plus tard.

    Au moment de la Libération en septembre 1944, une quinzaine d’enfants juives sont encore cachées dans l’institution, et représentent la moitié des effectifs des fillettes de 7 à 13 ans qui y vivent.

    Le 20 novembre 2006, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marie Arnol, Sœur Léocadie en religion, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse – Église dans l’Yonne du 2/1/2007
    Article de presse – Horizons octobre 1994

    Articles annexes

    Les médias externes :







    Mis à jour il y a 2 jours.