Dossier n°10515 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Hélène Duc

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 29/03/1917
Date de décès : 23/11/2014
Profession : Comédienne

Jeanne Emilie (Rambaud) Duc

Année de nomination : 2005
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Institutrice
    Localisation Ville : Bergerac (24100)
    Département : Dordogne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Hélène Duc, jeune comédienne, était une collègue de Robert Marx dit Robert Marcy avec lequel elle avait participé à plusieurs tournées théâtrales. Issu d’une famille de Juifs français d’origine alsacienne, il s’était replié à Marseille au moment de l’occupation allemande. Ses parents et sa sœur avaient trouvé refuge à Montpellier. Pendant deux ans, Robert continua à exercer son métier de comédien avec les troupes «La Comédie en Provence» et «Le Rideau Gris». Après l’invasion allemande de la zone sud, alors qu’il avait l’âge d’être convoqué au  STO et était menacé de déportation parce que juif, il plongea dans la clandestinité. Son amie Hélène Duc lui vint alors en aide. Elle demanda d’abord à sa mère, Jeanne Duc, qui résidait à Bergerac (Dordogne) de l’héberger. Elle lui offrit le gîte à titre gracieux pendant un mois. Cette solution étant précaire, Hélène continua à battre la campagne à la recherche d’une solution alternative. Dans un petit village isolé, elle trouva Simone et Jacques Rousseau, un couple d’instituteurs, qui acceptèrent d’héberger Robert. Ils l’ont logé et mourri à titre gracieux comme l’avait fait Jeanne Duc avant eux. Entre temps la situation des parents de Robert et de sa sœur, menacés d’arrestation à Montpellier, devint critique. Hélène continua à prospecter la campagne et réussit à persuader les habitants d’un hameau isolé à 15 km de Bergerac de cacher le couple et leur fille. Ainsi ont ils demeuré à Saint-Georges-de-Blancaneix jusqu’à la Libération. Hélène aura donc été la cheville ouvrière du sauvetage de quatre personnes. Ayant obtenu une fausse carte d’identité au nom de Morand, Robert quitta les Rousseau pour poursuivre sa route vers Bordeaux où il s’adressa à Maurice Hautefaye, négociant en vin. En 1941, il avait marié sa fille unique à Paul Horstein, un cousin de Robert. Il accepta de l’héberger à titre gracieux jusqu’à la Libération. Il sauva bien sûr son gendre, lui aussi menacé, prenant de grands risques car sa maison était très fréquentée.

    Le 23 février 2005, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Hélène Duc et sa mère Jeanne ainsi qu’à Maurice Hautefaye le titre de Juste parmi les Nations.   

    Le témoignage

    Robert Marx est né à Paris en 1920. Il est devenu Robert Marcy lorsque sa carrière de comédien a commencé au théâtre de l’Atelier en 1939, chez Charles Dullin. En 1940, de nombreux Français se réfugient dans le sud de la France. A l’automne 1940, Robert Marcy est heureux de retrouver un travail dans la troupe de la Radio Diffusion Nationale repliée à Marseille. Sa joie n’est que de courte durée. Avant même d’entrer dans les studios, le directeur le convoque pour lui signifier son licenciement en application des lois antisémites de Vichy, le métier d’acteur étant l’un des nombreux métiers interdits aux Juifs. Néanmoins, Robert Marcy peut exercer en jouant avec deux troupes locales du midi « la Comédie en Provence » et le « Rideau Gris ».

    Courant 1942, une hépatite le tient éloigné des planches. Fin 42 les autres acteurs juifs de ces deux petites troupes ont été déportés. C’est à partir de cette période que Robert Marcy réussit à se soustraire au chantier de jeunesse et au STO en vivant caché. Ses parents lui procurent de nouveaux papiers d’identité : il devient Robert Morand, rajeuni de plusieurs années.

    C’est sous le nom de Robert Morand qu’il fait la connaissance de Maurice Hautefaye, négociant en vins et produits alimentaires à Bordeaux. Robert Morand a été logé et nourri par Maurice Hautefaye jusqu’à la fin de la guerre.

    Les médias externes :