Dossier n°10537 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Suzanne (Lefebvre) Merlette

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 21/06/1916
Date de décès : //
Profession : mère de 2 enfants
    Localisation Ville : Maignelay-Montigny (60420)
    Département : Oise
    Région : Hauts-de-France

    L'histoire

    Suzanne Merlette, lavandière, résidait avec ses deux filles, Annie, 7 ans, et Guislaine, 2 ans, à Montigny (Oise). Son mari était prisonnier de guerre en Allemagne et ne revint de captivité qu’à la fin des hostilités. En 1942, une voisine lui demanda si elle pouvait héberger un petit garçon juif. Elle hésita mais comme elle ne pouvait « pas sentir un enfant malheureux …et qu’on ne lui a pas mis une brique à la place d’un cœur », elle accepta. Joseph Gerson, Juif d’origine salonicienne établi à Paris, lui confia son fils Robert, 7 ans, en septembre 1942. La situation des Juifs devenant de plus en plus dangereuse, les Gerson demandèrent à Suzanne d’héberger leur fille Janine, 4 ans. Elle se rendit à Paris recueillir la fillette qui, traumatisée par la séparation de ses parents, n’arrêta pas de pleurer pendant tout le voyage. Ses cris risquaient d’alerter la police, et pour Suzanne, ce voyage se déroula dans la peur de se faire arrêter. Pendant deux jours, Janine ne voulut rien entendre. Elle et son frère restèrent pourtant cachés chez Suzanne pendant deux ans. Robert fut scolarisé et l’instituteur qui était aussi secrétaire de mairie « se chargea de tout ». Pour la sécurité des enfants, elle demanda à leurs parents de les faire baptiser. M. Gerson lui répondit «Faites tout ce qu’il faut, pourvu que vous sauviez mes enfants». Pour le ravitaillement, Suzanne fit des prouesses grâce à son jardin potager, l’aide de la boulangère et celle d’un oncle boucher. Suzanne avait caché aussi d’autres enfants juifs mais pendant des périodes plus courtes. M. Gerson, arrêté en février 1944, fut déporté et assassiné dans l’Est. A la Libération, Robert et Janine rentrèrent chez leur mère mais mirent une chape sur la période de la guerre. Récemment, ils ont renouvelé les liens avec Suzanne pour lui exprimer leur reconnaissance.       

    Le 3 mars 2005, l’Institut Yad Vashem de jérusalem a décerné à Suzanne Merlette le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Documents annexes

    Extrait du récitExtrait du récit
    22 novembre 2014 16:33:20
    Invitation cérémonie MerletteInvitation cérémonie Merlette
    22 novembre 2014 16:32:56

    Articles annexes

    Aucun autre article