Les Justes
Année de nomination : 2005Andrée Santoni Coutier
Année de nomination : 2005Date de naissance : 13/04/1913
Date de décés : 21/12/1967
Profession : Professeur de Latin
Département : Paris
Région : Île-de-France
Lieu de mémoire
Personnes sauvées
L'histoire
Andrée Pauly-Santoni
Andrée Pauly était professeur de latin et résidait à Paris. Elle entretenait des relations très chaleureuses avec deux de ses anciennes élèves du lycée Jules Ferry: Hedy, 22 ans, et sa sœur Gilberte Nissim, 19 ans. Les Nissim, dont le père de famille était médecin, ne furent pas inquiétés jusqu’en 1943, grâce à leur nationalité grecque. Les deux jeunes filles actives aux Eclaireurs Israélites de France, intégrèrent «La Sixième», branche clandestine du service de sauvetage d’enfants de ce mouvement. Elles possédaient ainsi « une carte de légitimation » leur permettant de circuler librement. Cette carte leur fut confisquée en février 1943. La famille y vit un mauvais signe et décida de se cacher. Les parents furent hébergés chez des amis et ensuite à Saint-Calais (Sarthe). Andrée Pauly accueillit les deux jeunes filles chez elle, les logea et les nourrit comme ses propres filles. Munies de faux papiers, elles décidèrent de rejoindre un oncle à Juan-les-Pins. A la gare, Hedy présenta ses faux papiers au contrôle policier. Elle fut interpellée, arrêtée et plus tard déportée à Sobibor où elle fut gazée dès son arrivée. Gilberte la suivait dans la file et eut le temps de s’enfuir pour se réfugier chez Andrée qui la cacha chez une de ses collègues de lycée. Gilberte s’investit dans l’activité clandestine de la « Sixième » et fut chargée de cacher et de convoyer des enfants juifs en Normandie. Chaque fois qu’elle rentrait à Paris, elle logeait chez Andrée qui hébergeait souvent à son domicile des enfants jusqu’à leur convoiement vers une famille d’accueil en Normandie. Après la guerre, Gilberte a maintenu des liens durables avec Andrée.
Le 2 juin 2005, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Andrée Pauly-Santoni le titre de Juste parmi les Nations.
Le témoignage
La famille Weiler, le père, médecin, la mère, fille de rabbin, et, leurs deux filles Hanna et Rachel vivaient, à Sarrebruck en Allemagne, qui était sous administration française jusqu’en 1935. Cette année-là, un plébiscite décide de son retour en Allemagne. La France accorde sa nationalité aux Sarrois décidant de s’installer en France et permet aux médecins juifs d’ouvrir un cabinet. Avec la montée du nazisme,en 1936, les Weiler viennent s’installer à Dijon, une autre partie de leur famille résidant à Strasbourg. En 1939, le Docteur Weiler se présente comme médecin volontaire à l’Hôpital militaire de Carolue en Côte d’Or. En 1940, le père étant toujours mobilisé, Mme Weiler et ses deux filles partent retrouver leur famille à Saumur, où, elle avait été évacuée de Strasbourg. A la débâcle, ils partent vers le sud. Le Docteur Weiler est démobilisé car il n’a plus le droit d’exercer son métier (statut des Juifs). Pour vivre, il donne des cours d’anglais à Jacqueline Villaret et à l’une des filles du Pasteur Cabanis. En 1944, les Allemands occupent la zone sud. Hanna Weiler est immédiatement prise en charge et hébergée chez les parents de Jacqueline, Louis et Yvonne Villaret, et Rachel chez Henri et Adrienne Bonnafous, et ce pendant plus d’un an. Après plusieurs tentatives infructueuses de passages en Suisse ou d’embarquement pour les Etats-Unis, les parents s’adressent à l’O.S.E (Œuvre de Secours aux Enfants) et, c’est ainsi que les deux soeurs furent envoyés au couvent des Dominicaines à Monteil, Dordogne où se trouvent déjà dix autres petites filles juives. Seules, la Mère supérieure, Albert-Marie, et la directrice de l’internat sont au courant de leur identité. Les deux jeunes filles restent au couvent jusqu’en 1944.
Cette même année, les Weiler apprennent par la mairie qu’une rafle se prépare. Effectivement, les Allemands se présentent chez eux 24 heures après mais ils sont déjà partis, aidés par le Pasteur Cabanis qui leur a trouvé une chambre dans la maison de Mme Mathilde Fabre. M. Villaret qui travaille à l’abattoir leur apporte de la viande et de la nourriture qui sont données par le Pasteur Cabanis.
En mai 1944, les Allemands se mettent en chasse pour arrêter les enfants juifs. Il n’est donc plus question de laisser les deux soeurs Weiler au couvent. Le Pasteur Cabanis, s’occupe encore une fois de leur trouver une autre cache. Ce sera une ferme dans un village perdu des Pyrénées. Mme Villaret qui se charge de les convoyer jusqu’à Toulouse, malgré tous les risques que présente un tel voyage. Elles y restent trois mois et participent aux travaux de la ferme.
Documents annexes
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Invitation cérémonie Santoni 5 septembre 2014 08:36:28 |
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