Dossier n°10572 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Charles Grasset

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 14/10/1884
Date de décès : 20/08/1961
Profession : Commerçant en tissu et bonneterie

Marie-Louise (Daubray) Grasset

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 06/05/1891
Date de décès : 14/11/1970
Profession : Commerçante
    Localisation Ville : Saint-Gilles-Croix-de-Vie (85800)
    Département : Vendée
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Charles et Marie-Louise GRASSET
    Charles Grasset gérait un important commerce de textile à Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée). Ses relations d’affaires l’amenèrent à faire la connaissance de Jacques Charhon, associé avec son frère dans une société d’import-export. Jacques et Charles se lièrent d’amitié. Sous l’Occupation, les Charhon, Juifs originaires de Rhodes et d’Egypte, ralentirent leurs activités professionnelles par suite de la législation anti-juive, mais continuèrent à résider à Paris avec leurs deux fils Jean-Claude et André. En novembre 1942, le frère de Jacques et sa femme furent arrêtés et déportés. Leur fille Claude, 4 ans, échappa à l’arrestation. Les Charhon la recueillirent et décidèrent de redoubler de précautions. Ils prirent l’habitude de dormir, tous les cinq, dans une étroite chambre de bonne au 6ème étage de leur immeuble. Dans ces conditions difficiles, Jacques eut l’idée de prendre contact avec Charles Grasset et lui demanda de recueillir l’aîné des garçons, Jean-Claude, 11 ans. Charles se rendit lui-même en train à Paris et l’emmena chez lui. Le couple Grasset l’accueillit avec chaleur et l’hébergea de novembre 1942 à avril 1943. Il le choya et le considéra comme son petit dernier, ses deux enfants étant déjà d’âge adulte. Jean-Claude fut scolarisé et pris sous la protection des instituteurs, le couple Maratier, amis des Grasset. De leur côté, les Charhon, détenteurs d’un passeport italien, se replièrent à Cannes et envoyèrent leur ancienne secrétaire, Maria Lacoste, chercher Jean-Claude chez les Grasset pour le ramener auprès d’eux. Quand les Allemands envahirent la zone italienne, ils se réfugièrent avec Claude, leur nièce, dans le Val d’Aoste en Italie où ils restèrent cachés jusqu’à la Libération. Depuis, les Grasset sont devenus la seconde famille de Jean-Claude.         

    Le 15 mai 2005, l’Institut Yad Vashem de jérusalem a décerné à Marie-Louise et Charles Grasset le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    Jacques et Louise Charhon habitent à Paris avec leurs enfants, André et Jean-Claude. Jacques Charhon est associé dans une société d’exportation et, dans le cadre, de son travail, il côtoie Charles Grasset.

    En novembre 1942, la soeur de Jacques Charhon, Flore Levy et son époux son arrêtés. Leur fille est miraculeusement épargnée et est recueillie par ses oncle et tante, Jacques et Louise Charhon. Le danger se rapprochant, M. Charhon s’adresse à Charles Grasset pour qu’il recueille son fils Jean-Claude. Charles Grasset n’hésite pas un moment et prend à sa charge l’enfant jusqu’en avril 1943. Jean-Claude Charhon est élevé comme un membre à part entière de la famille Grasset.

    En avril 1943, Jacques et Louise Charhon récupèrent leur fils et toute la famille part pour Cannes, zone d’occupation italienne, puis dans le Val d’Aoste jusqu’à la Libération.

     

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    Articles annexes

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