Dossier n°10588 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Georges Bourgouin

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 21/09/1926
Date de décès : 27/07/2005
Profession : Ingénieur

Madeleine Bourgouin

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 26/02/1928
Date de décès : 12/05/2015
Profession : Orthophoniste

Marcel Bourgouin

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 26/06/1892
Date de décès : 20/05/1950
Profession : Ingénieur EDF

Fanny (Gandy) Bourgouin

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 17/06/1892
Date de décès : 24/10/1973
Profession : Employée de banque
    Localisation Ville : Saint-Affrique (12400)
    Département : Aveyron
    Région : Occitanie

    L'histoire

    En 1940, la famille Bourgouin s’était réfugiée de Paris à Saint-Affrique (Aveyron). Marcel,  ingénieur électricien, avait fait la Guerre de 1914-1918 en première ligne « et connaissait les horreurs de la guerre », comme l’a témoigné sa fille. Chef scout totémisé « Lama », il créa un groupe d’éclaireurs laïcs réunissant Eclaireurs de France et Eclaireurs Unionistes, sa famille étant elle-même protestante. Fanny, sa femme ou « Madame Lama », était la mère de tous les jeunes, assistée de sa fille Madeleine, et son fils Georges, chef de troupe « Faon ». En 1940, Robert Schneider, 12 ans, vint se joindre aux éclaireurs de Saint-Affrique et Rodolphe, son frère de 10 ans, aux louvetaux. Ils étaient juifs, ayant fui l’Autriche au moment de l’Anschluss, assignés à résidence surveillée dans la ville. Leur père avait été arrêté et interné à Saint-Cyprien et Rivesaltes mais réussit à s’évader et passer en Espagne pour rejoindre les forces de la France Libre. Les Bourgouin prirent les deux fils Schneider sous leur protection ainsi que leur mère Elisabeth et leur jeune frère Jean-Martin. Au cours de l’été 1942, Fanny et Elisabeth apprirent l’imminence d’une rafle à l’encontre des Juifs étrangers. Les Bourgouin envoyèrent aussitôt Elisabeth se cacher dans une bergerie en ruines. Elle disparut sous prétexte d’être partie visiter son mari. Fanny prit ses enfants sous sa protection. Quand les gendarmes se présentèrent, ils voulurent les arrêter. Elle parlementa avec eux et réussit à les faire libérer. Georges ravitaillait quotidiennement Elisabeth à la bergerie jusqu’à la dissipation du danger. Les Bourgouin, qui hébergeaient les garçons, les emmenèrent avec eux à leur camp scout. Ils furent ensuite pris en charge par les Quakers. Puis, par l’intermédiaire de M. Bosc, épicier de Saint-Affrique et aussi vétéran de 1914-1918 qui n’appréciait pas les Allemands, ils furent placés dans un pensionnat catholique à Brusque (Aveyron) jusqu’à la Libération. Leur mère vivait de petits travaux à proximité. Les Bourgouin les avaient sauvé de l’arrestation.

    Le 11 mai 2005, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Fanny et Marcel Bourgouin et leurs deux enfants Georges et Madeleine le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    La famille Schneider, originaire d’Autriche, a quitté Vienne en 1938 au moment de l’Anschluss. Elle réside à Bruxelles jusqu’en 1940 mais le père, Victor Schneider, est arrêté et interné. Il réussit à s’échapper du camp de Rivesaltes. Au moment de l’exode, la mère, Elisabeth Schneider, quitte Bruxelles avec ses trois enfants, Jean- Martin, Rodolphe et Robert. Ils parviennent à Saint-Affrique dans l’Aveyron, en tant que réfugiés étrangers où ils mènent une vie précaire jusqu’en août 1942.

    A Saint-Affrique, la famille Schneider a fait la connaissance de Marcel et Fanny Bourgoin ainsi que de leurs enfants, Georges et Madeleine. Marcel et Fanny Bourgoin sont animateurs d’un groupe d’éclaireurs de France.

    Aussi, lorsque la rafle des Juifs de Saint-Affrique a lieu, Madame Schneider, prévenue par un gendarme, convient d’un plan de sauvetage avec la famille Bourgoin. Ces derniers prennent les trois enfants sous leur protection, à tel point que lorsque les gendarmes viennent en pleine nuit chercher les Schneider, Mme Bourgoin leur tient tête. Elle se rend à la gendarmerie, munie des papiers de tous, rencontre le responsable allemand, déclare fermement qu’elle ne livrera pas les enfants dont elle a la garde. Elle obtient gain de cause en prenant un risque vital. Pendant ce temps, Elisabeth Schneider est cachée dans la forêt et ravitaillée par Georges Bourgoin. Les enfants sont ensuite cachés chez les éclaireurs, puis dans un foyer de Quakers à Toulouse, pour arriver finalement dans un pensionnant catholique de l’Aveyron. En novembre 1942, Victor Schneider est passé clandestinement en Espagne où il est emprisonné.

    Finalement, il peut rejoindre l’Afrique du Nord et s’engager dans la 2ème DB.

    Article de presse - 18/04/2007Article de presse – 18/04/2007
    Article de presse - La CroixArticle de presse – La Croix
    Article de presse - Le Parisien 21/02/2006Article de presse – Le Parisien 21/02/2006
    Article de presse-Eglise réformée du Marais Février 2006Article de presse Eglise réformée du Marais Février 2006
    Remise de la légion d'honneurRemise de la légion d’honneur
    Invitation cérémonie BourguoinInvitation cérémonie Bourguoin

    Les médias externes :