Dossier n°10597 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Georges Albert Vialle

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 19/06/1892
Date de décès : 10/05/1957
Profession : Cultivateur

Noémie Marie, Louise (Bouchet) Vialle

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 17/05/1899
Date de décès : 09/03/1971
Profession : Ménagère
    Localisation Ville : Juvinas (07600)
    Département : Ardèche
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    M. et Mme Vialle avec Léon Gordon

    Noémie et Georges Vialle habitent Lablachère, village de montagne près d’Aubenas en Ardèche. Ils sont de modestes agriculteurs et n’ont pas d’enfants. En 1942, après la rafle du Vel d’Hiv à Paris, ils accueillent sous leur toit un petit garçon juif de 10 ans, Léon Gordon, jusqu’à la Libération. Sa cousine Mathilde est cachée chez une famille de fermiers voisins. Sa sœur aînée Sarah travaille à Aubenas sous une fausse identité chez un fleuriste, M. Chastagner, dont le frère cache les parents de Mathilde. Les parents de Léon et Sarah sont restés à Paris et trouvent le gîte pendant un an chez une amie, Dolinda Luciani. Ensuite ils rejoignent leurs proches à Aubenas. Les Vialle qui sont d’ailleurs cousins des Chastagner, intègrent Léon à leur famille et le considère comme leur fils. Ils savent le consoler des affres de la séparation de sa famille et de ses malheurs antérieurs. Avant d’arriver chez eux, Léon et ses proches se sont enfuis de Paris dans la Sarthe. Puis ses parents l’ont envoyé en zone sud avec une tante. Il reste un an à Marseille avant que son père ne le ramène au foyer familial. Avec le début des rafles, la famille Gordon doit alors se disperser à nouveau et envoie ses deux enfants chez l’oncle et la tante réfugiés à Aubenas. Les Vialle le scolarisent. L’instituteur M. Jouanard, lui inculque la moral et la discipline. Dénoncé comme juif mais averti par les gendarmes de son arrestation imminente, Monsieur Jouanard, responsable d’un camp de maquisards, cache Léon.

    Il retrouve ses parents à la Libération et garde un souvenir inoubliable de la gentillesse de ses sauveurs.  Dans son témoignage il écrit « Ils ont su créer une tour d’ivoire pour me protéger ».

    Le 25 juillet 2005, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  décerne à Noémie et Georges Vialle le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Avant la guerre, M. et Madame Gordon et leurs deux enfants habitaient au 32, rue de Poitou à Paris 4ème. C’était de petits commerçants. A la déclaration de guerre, la famille est partie dans la Sarthe. De retour à Paris en 1940, les parents décident d’y rester et d’envoyer leurs enfants et une tante vers le Sud de la France, à Marseille, dans la perspective de les faire passer en Espagne ou de prendre un bateau pour l’Amérique. Après l’échec de cette tentative de départ, ils restèrent un an à Marseille et furent rapatriés à Paris où ils vécurent jusqu’au 16 juillet 1942.

    Prévenus par un policier, ils se réfugièrent chez des voisins. Les enfants réussirent ensuite à passer la ligne de démarcation grâce à un groupe et à un passeur, financé par un oncle réfugié à Aubenas (Ardèche).

    La sœur aînée, Sara, reste alors à Aubenas comme employée et Léon Gordon a été placé chez M. et Madame Vialle à Lablachère de Juvinas pendant deux ans et demi. Dénoncé, il a dû se réfugier pendant un moment dans le maquis, puis il est revenu vivre chez les Vialle.

    Documents annexes

    Article de presse - L'hebdo de l'ardèche du 17/11/2006Article de presse – L’hebdo de l’Ardèche du 17/11/2006
    Article de presse - le dauphiné libéré du 11/11/2006Article de presse – le Dauphiné libéré du 11/11/2006
    Invitation cérémonie VialleInvitation cérémonie Vialle