Dossier n°106 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henri Morin

Année de nomination : 1965
Date de naissance : 15/03/1901
Date de décès : 02/12/1978
Profession : Propriétaire d’une usine de textile
    Localisation Ville : Dieulefit (26220)
    Département : Drôme
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Henri Morin, industriel fortuné, père de deux enfants, est propriétaire d’une usine de textile à Dieulefit. En octobre 1942, il recueille Isaac Fabrikant, 11 ans, dont les parents avaient été arrêtés. Les parents d’Isaac et de Yafa, David Fabrikant, né en 1889 à Klimantow (Pologne), diamantaire, et Chaja née Rozengarten en 1892 à Zechlin (Pologne) habitaient à Anvers en Belgique. Arrêtés à Vénissieux alors qu’ils cherchaient un refuge en France, ils seront internés puis déportés sans retour vers Auschwitz. Isaac et de Yafa, originaires d’Anvers, sont pris en charge par l’OSE dès l’arrestation de leurs parents, qui trouva des familles prêtes à les cacher. Isaac est placé chez Henri Morin* tandis que Yafa va chez les voisins d’en face à Dieulefit.
    Henri Morin* s’attacha au petit garçon qui était arrivé dans le dénuement le plus complet. Il le traita comme l’un de ses enfants et s’assura qu’il ne manquait de rien. Protestant pratiquant, Henri Morin* allait régulièrement au temple et ne demanda jamais à l’enfant de l’accompagner, sans se soucier de ce que pourraient en penser les voisins. Isaac vécu ainsi trois années heureuses chez les Morin. Après la guerre, lorsqu’il fut évident que les parents de l’enfant ne reviendraient pas, Henri Morin lui proposa de rester chez lui pour terminer ses études secondaires, mais en vain. Isaac partira vivre en Israël avec le mouvement de l’Aliya des jeunes. La séparation fut difficile pour l’adolescent comme pour Henri Morin. Ils restèrent en relation pendant de longues années.

    Le 15 juin 1965, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Henri Morin le titre de Juste parmi les Nations. 

     




    Mis à jour il y a 4 semaines.