Dossier n°10634 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Adrienne (Chazet) Marsot

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 06/07/1901
Date de décès : 10/08/1995
Profession : Couturière
    Localisation Ville : Aurec-sur-Loire (43110)
    Département : Haute-Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Adrienne Marsot en 1941
    Adrienne Marsot était veuve et résidait avec Gisèle, sa fille unique de 13 ans, à Aurec-sur-Loire (Haute-Loire). Son mari était mort en septembre 1939 alors qu’il effectuait des essais de tir à la manufacture d’armes de Saint-Etienne. En avril 1944, Adrienne accepta de recueillir chez elle Lise Grunbaum, un bébé d’un an seulement, menacée d’arrestation parce que née juive. Gisèle se souvient que pour elle l’arrivée de Lise fut comme « un rayon de soleil qui venait réchauffer une maison rendue bien triste par la mort de mon père ». Elle rêvait d’avoir une petite sœur et présenta l’enfant comme sa petite cousine. Les deux femmes s’en occupèrent et la choyèrent comme l’enfant de la famille. Les Grunbaum, de nationalité française, avaient habité en Belgique. Au début des hostilités, ils s’étaient repliés à Saint-Etienne, la ville natale de Simone, la mère. En avril 1943, après la naissance de Lise, la famille s’était installée à Saint-Pal-de-Mons (Haute-Loire), les rafles à l’encontre des Juifs devenant de plus en plus menaçantes. En avril 1944, le tenancier du café de Saint-Pal avisa M. Grunbaum qu’il avait entendu la conversation d’un soldat allemand téléphonant à son supérieur, l’avisant qu’il avait déjà arrêté plusieurs familles juives de la région et qu’il en restait une répondant à la signalisation des Grunbaum. Ils s’enfuirent immédiatement. Gérard, le frère de Lise, 10 ans, fut recueilli par son institutrice, Mme Rochiqueux, qui l’envoya ensuite en internat à Monnetier-Mornex (Haute-Savoie). Une connaissance des Grunbaum leur donna l’adresse d’une assistante sociale qui les orienta vers Adrienne Marsot qui hébergea le bébé jusqu’à la Libération à titre gracieux. Ce faisant, elle la sauva des griffes nazies et devint la « seconde maman » de Lise.     

    Le 18 juillet 2005, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Adrienne Marsot le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    Simone Wolf Grunbaum et Paul Grunbau, de natioanlité française, vivent en Belgique avant la guerre. Ils ont un fils, Gérard, né en 1934 à Elkerbeck. Le 10 mai 1940, les troupes allemandes envahissent la Belgique. Simone Grunbaum et son fils Gérard, sur la recommandation du consulat français, quittent la Belgique et se rendent à Saint-Etienne, ville natale de Simone. L’Armistice signé le 25 juin 1940, toute la famille se regroupe à Saint-Etienne, et occupe l’appartement d’un cousin parti ouvrir une pension pour enfants au Chambon sur Lignon.
    Le 9 avril 1943, naissance de Lise Grunbaum. En juin 1943, devant la fréquence des rafles, la famille se réfugie dans le petit village de Saint-Paul de Mons, où la vie est relativement tranquille jusqu’en avril 1944.
    Le 29 avril, le propriétaire du café les prévient de leur arrestation imminente par la Gestapo. Dans la nuit, ils décident de fuir. Leur fils Gérard est confié à son institutrice, puis envoyé en Savoie, dans une pension du Secours Populaire. Lise est placée, sur les conseils d’une assistante sociale, chez Adrienne Marsot à Aurec-sur-Loire.
    Elle s’en occupera et l’élèvera pendant 6 mois comme sa propre fille.

     

    Documents annexes

    Article de presse - Actualité Juive du 18/05/2006 Article de presse – Actualité Juive du 18/05/2006
    29 octobre 2014 11:31:18
    Invitation cérémonie MarsotInvitation cérémonie Marsot
    29 octobre 2014 11:29:46

    Articles annexes

    Aucun autre article