Dossier n°10654 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Janine (Marty) Joly

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 02/07/1924
Date de décès : //
Profession : Magasinnière

Jeanne (Duhaut) Louis

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 11/04/1878
Date de décès : 07/01/1970
Profession : sans profession

Marcel Marty

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 06/12/1896
Date de décès : 05/03/1980
Profession : Dessinateur d’ameublement

Olga (Louis) Marty

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 28/03/1902
Date de décès : 09/04/1995
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Paris (75012)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Olga et Marcel Marty vivaient à Paris dans le 12ème arrondissement avec leur fille Janine, 18 ans en 1942. Il était dessinateur d’ameublement. Durant sa scolarité, Janine s’était liée  d’amitié avec une voisine de son âge, Léa Dluganoga, dont le père était artisan vernisseur. Le 22 juillet 1942, en allant chercher son pain, Janine apprit par la boulangère que son amie Léa et sa famille, Juifs d’origine polonaise, venaient d’être arrêtés et emmenés au commissariat de police du quartier. Janine alerta ses parents. Olga et sa fille se précipitèrent au commissariat où, parmi la foule affolée, elles réussirent à repérer Léa, ses deux sœurs et ses parents. Olga demanda à voir le commissaire pour parlementer la libération de la famille. Elle se heurta à un refus catégorique. Elle insista pour au moins faire libérer les enfants, précisant que Léa était la meilleure amie de sa fille. Le commisaire resta intraitable et elle essuya un second refus. Toutefois, face à son entêtement et l’insistance de Janine, il se ravisa et consentit à libérer Léa seule « puisqu’elle était la meilleure amie de sa fille ». Quant aux autres membres de la famille, il ne pouvait rien faire « parce qu’il avait des comptes à rendre ». Les Marty ont hébergé Léa chez eux à titre gracieux pendant deux mois. Les dénonciations devenant fréquentes, ils décidèrent de la mettre à l’abri chez Jeanne Louis, la mère d’Olga, résidant à Ouge (Haute-Saône), en zone interdite. Léa s’y rendit, munie des papiers d’identité de Janine. Une fois arrivée, elle les lui renvoya par la poste. Après avoir récupéré les papiers de Janine, les Marty vinrent à leur tour s’installer à Ouge où ils ont séjourné jusqu’à la Libération. Léa y a vécu comme partie intégrale de la famille. Ses proches n’étant pas rentrés des camps, elle continua à vivre chez les Marty, sa famille adoptive, qui la considérait comme une seconde fille.

    Le 5 septembre 2005, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Olga et Marcel Marty, Jeanne Louis et Janine Joly le titre de Juste parmi les Nations.

    La famille Dluganoga vit à Paris dans le 12ème arrondissement. Le père est vernisseur, tandis que la mère s’occupe de la famille. Léa, l’aînée, fréquente l’école de la rue Bignon où elle a pour amie Janine Marty.
    Le 22 juillet 1942, à 8h00 du matin, les policiers français arrêtent toute la famille Dluganoga, et l’emmène au commissariat de la rue Bignon. Avertie du drame par la boulangère, Janine prévient aussitôt ses parents. Sa mère, Olga Marty, n’écoutant que son courage, se rend aussitôt au commissariat, réussit à rencontrer le commissaire et lui demande la libération de la famille Dluganoga, prenant de grands risques pour elle et les siens. Devant son insistance, le commissaire accepte de libérer Léa, précisant qu’il a des comptes à rendre et ne peut malheureusement faire plus.
    La famille Marty gardera Léa deux mois rue de Chaligny, mais les risques sont grands pour tous, et elle est envoyée, munie des papiers de Janine chez Mme Jeanne Louis, mère d’Olga Marty dans le village d’Ouge. Le maire du village comprend la situation et lui fournit des cartes d’alimentation supplémentaires. Au bout de 6 mois, les Marty viennent les rejoindre et toute la famille se regroupe à Ouge jusqu’à la Libération. La guerre se termine, les Marty retourne rue de Chaligny, emmenant Léa dont la famille ne reviendra pas.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie