Dossier n°10659 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Marie (Landron) Jousselin

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 09/02/1873
Date de décès : 05/10/1954
Profession : sans profession
    Localisation Ville : Sambin (41120)
    Département : Loir-et-Cher
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Marie Jousselin
    Marie Jousselin résidait à Sambin (Loir-et-Cher), un petit village isolé de 700 habitants. Elle et son mari décédé en 1940, y avaient pris leur retraite après avoir travaillé comme cuisinière et jardinier au service de familles bourgeoises à Paris. Ensuite ils accueillirent des enfants de la ville pour les périodes des vacances, moyennant contribution financière. Elle avait une fille adulte qui venait passer les vacances chez elle avec sa fille. En 1939, le couple Fleischer, Juifs allemands réfugiés à Paris, envoya leur fils Etienne, 4 ans, avec la fille de leur voisin chez les Joussselin. Avec l’invasion allemande, ses parents se replièrent en zone sud. M. Fleischer avait déjà fait de la prison en Allemagne en 1934 et savait à quoi s’en tenir. Aussi laissèrent-ils leur fils chez « Mémé » qui l’hébergea pendant toute la durée de l’Occupation. M. Fleischer trouva du travail dans une mine et ensuite rejoignit la Résistance. Tous les pensionnaires de Marie rentraient chez eux sauf Etienne qui restait seul avec « sa Mémé » qui le couvrait de son affection. La grange de la maison des Jousselin fut réquisitionnée et servit de dortoir à une dizaine de soldats allemands. Etienne qui parlait l’allemand engagea la conversation avec eux. Mémé se précipita pour éviter la catastrophe et lui interdit de sortir de la maison jusqu’à leur départ. Elle avait scolarisé Etienne dans la classe unique pour les enfants de 6 à 10 ans et il se lia d’amitié avec les petits villageois. Mémé l’emmenait à la messe chaque dimanche car elle était catholique pratiquante. Mais quand il voulut être enfant de chœur, elle le lui interdit parce qu’il était « israélite » alors qu’elle le faisait passer pour protestant. La population du village, hostile aux Allemands, était complice. Pour Mémé, « une femme de devoir », sauver un enfant juif «c’était sa façon à elle de résister et de lutter contre l’ennemi…». La séparation fut difficile mais Etienne revint passer ses vacances chez sa Mémé jusqu’à l’âge de 16 ans.          

    Le 27 0ctobre 2005, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie Jousselin le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    Benjamin Fleischer est originaire d’Odessa en Russie. Il est contraint par les événements de fuir son pays dès 1934. Madeleine Weiss, issue de la bourgeoisie allemande, est originaire de Munich,. Ils font connaissance lors du mariage d’une cousine et, en dépit de l’opposition de leurs familles, ils vont s’installer à Paris à l’automne 1934. Leur fils Etienne, naîten 1935. Ils parviennent à ouvrir un commerce de confection à Levallois-Perret. La guerre interrompt ce bonheur. Benjamin s’engage dans la Légion Etrangère. Le petit garçon – par sécurité – est mis en pension chez Marie Jousselin à Sambin, dans le Loir-et-Cher.

    Etienne va passer toute l’Occupation chez sa « Mémé », seul enfant gardé par elle, sauf pendant les vacances,lorsqu’il est rejoint par une camarade, Jacqueline Mandel. Il va à l’école sous son vrai nom, accompagne sa mémé à la messe mais n’est pas été baptisé. Les parents envoient un mandat quand ils le peuvent et sa mère lui rend visite jusqu’en 1941. Très attaché à sa Mémé, Etienne est allé passer toutes ses vacances à Sambin jusqu’à l’âge de 16 ans.

    A la fin de la guerre, le petit Jean-Claude Bernstein a lui aussi séjourné chez la Mémé. Il a été témoin de l’attachement qu’Etienne portait à Marie Jousselin.

     

    Documents annexes

    Invitation cérémonie Invitation cérémonie
    13 juillet 2015 18:00:33

    Articles annexes

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