Dossier n°1066 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1976

Jacqueline De Pury

Année de nomination : 1976
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Femme au foyer

Roland De Pury

Année de nomination : 1976
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Pasteur
    Localisation Ville : Lyon (69000)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Dès le 14 juillet 1940, le pasteur Roland de Pury s’élevait dans son temple de la rue de la Lanterne à Lyon contre la « basse complaisance » des habitants de la France non occupée. « Une France trahissant les espoirs que les persécutés mettent en elle ne sera plus la France » disait-il alors. Roland et Jacqueline de Pury, qui étaient suisses, prirent, avec un courage extraordinaire la tête d’un mouvement de révolte spirituelle et humanitaire au sein de la communauté protestante de Lyon. Des vagues successives de réfugiés, juifs pour la plupart, trouvèrent refuge au domicile du pasteur – père de huit enfants – dans le quartier de la Croix-Rousse. Roland de Pury travaillait la main dans la main avec le Père Pierre Chaillet (q.v.), qui dirigeait « L’Amitié Chrétienne », organisme où des catholiques et des protestants oeuvraient ensemble au sauvetage des Juifs. Roland de Pury, jeune et charismatique, était plein de ressources. Admirable orateur, il galvanisait ses paroissiens et ils acceptaient de donner asile à des réfugiés qu’il avait, dans un premier temps, hébergés sous son toit. Des dizaines de prêtres et de pasteurs de la région lyonnaise le prenaient pour modèle. Tard dans la nuit du 27 janvier 1943, « L’Amitié Chrétienne » tint une réunion d’urgence chez lui. Ce matin là, la Gestapo avait arrêté le père Chaillet et Jean-Marie Soutou (q.v.) dans les bureaux de l’association. Or, un grand nombre de Juifs y étaient attendus le lendemain, pour y recevoir assistance ou pour se voir remettre de faux papiers. Il fallait absolument les empêcher d’entrer dans les bureaux, où la Gestapo leur tendait un piège. La solution fut trouvée : Germaine Ribière (q.v), une des volontaires de l’Amitié Chrétienne, proposa de se déguiser en femme de ménage. Equipée d’un seau et d’une serpillière, elle passa la journée à récurer la cage d’escalier du bâtiment. Dès qu’un juif apparaissait, elle le faisait prestement partir – si bien que personne ne tomba dans le piège. Le 13 mai 1943, alors que le pasteur, dans ses vêtements sacerdotaux, s’apprêtait à célébrer le culte, deux individus en civil firent irruption dans l’église. Ils se saisirent de lui, l’entraînèrent dans une voiture et disparurent. Son épouse Jacqueline, le cardinal Gerlier (q.v.) et le président de la Fédération protestante, le pasteur Marc Boegner (q.v.) s’efforcèrent en vain d’obtenir de la Gestapo sa remise en liberté. Cependant, le 28 octobre de la même année Roland de Pury fut échangé à Bregenz, en Autriche, contre des espions allemands arrêtés en Suisse. Après la Libération, le pasteur rentra à Lyon.

    Le 13 mai 1976, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné au pasteur Roland de Pury et à Jacqueline son épouse le titre de Juste parmi les Nations.

     

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