Dossier n°10661 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Marie-Louise Coquet Falconnier

Année de nomination : 2005
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : femme au foyer
    Localisation Ville : Lyon (69000)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    COQUET Marie-louise
    Marie-Louise Coquet résidait à Lyon (Rhône). Un jour, dans le tramway, un inconnu s’adressa à elle par hasard. Pensant qu’elle était juive, il lui confia ses origines et lui demanda si elle connaissait un logement où ils pouraient se cacher, lui et sa famille. Elle le détrompa : non, elle n’était pas juive, mais elle était prête à aider. Ce fut le début d’une longue amitié entre Marie-Louise Coquet et la famille Milstein. Elle était femme au foyer, épouse d’un négociant en produits pharmaceutiques. Les Milstein, les parents, Joseph et Fela, et leurs deux enfants, Hélène et Nathan, étaient réfugiés de Lille en zone sud. Marie-Louise prit immédiatement contact avec des résistants pour leur obtenir des faux papiers. Elle plaça les enfants en internat où le personnel sut les conforter et les protéger. Elle trouva un couple de personnes âgées logées dans un appartement spacieux, non loin de chez elle, qui accepta d’héberger le couple. Durant deux ans jusqu’à la Libération, elle s’enquit régulièrement de leur sort et plus d’une fois, au péril de sa vie, elle vint prévenir le couple Milstein qu’il ne devait pas sortir de la maison, car des rafles étaient en cours. En 1943, Fela Milstein était enceinte. Marie-Louise activa ses relations dans la communauté catholique pour la faire admettre discrètement dans une clinique où elle put accoucher dans de bonnes conditions. Elle avait prodigué sa protection par pure humanité et charité chrétienne. Ils ont maintenu des liens durables après la Libération.   

    Le 5 septembre 2005, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie-Louise Coquet le titre de Juste parmi les Nations. 

     

    Le témoignage

    Joseph et Fela Milstein, échappés de la rafle des Juifs de Lille à la veille de Kippour 1942, arrivent en zone libre en Novembre 1942 avec leurs 2 enfants, Hélène et Lucien, âgés respectivement de 16 et 9 ans. Ils trouvent refuge à La Tour de Salvagny, près de Lyon, mais ne s’y sentent pas en sécurité et Joseph se met en quête d’un lieu plus sûr. Il rencontre dans un tramway Marie-Louise Coquet ; pensant qu’elle est juive il lui demande si elle connaît un logement où il pourrait se cacher. Marie-Louise Coquet le détrompe : elle est catholique. Mais cette mère de 3 enfants, épouse d’un employé de bureau, est prête à aider cette famille dans l’embarras. Non seulement elle leur obtient de faux papiers, place Hélène et Lucien dans des internats de confiance, mais elle trouve aussi un logement à Lyon pour leurs parents chez un couple de sa connaissance, Mr et Mme Derbier. En 1943 quand Fela Milstein doit accoucher, c’est toujours Marie-Louise Coquet qui la fait admettre dans une maternité catholique où elle mettra au monde, sous un faux nom, sa fille Carole. Jusqu’à la Libération, elle est présente auprès de la famille Milstein, se préoccupant de leur approvisionnement et prenant très souvent des risques pour les prévenir de l’éventualité d’une rafle.

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    Articles annexes

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