Dossier n°10667 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Alice Champalle Fayard

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 21/07/1904
Date de décès : 13/05/1998
Profession : mère au foyer

Joseph Champalle

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 15/12/1897
Date de décès : 23/02/1982
Profession : Employé au Casino de Lyon
    Localisation Ville : Saint-Didier-au-Mont-d’Or (69370)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Alice Champalle

    Joseph Champalle
    Alice et Joseph Champalle, employés, résidaient à Saint-Didier-au-Mont d’Or (Rhône), dans la banlieue lyonnaise, avec leur fille Suzanne, 13 ans en 1942, et leur fils André, 9 ans. Ils habitaient l’appartement du rez-de-chaussée d’une maison qui appartenait à Auguste et Ennat Léger*. En avril 1942, le couple Kornbluth et leur fille Léna, Juifs polonais, emménagèrent au-dessus de chez eux. M. Kornbluth avait été arrêté à Paris en mai 1941, durant la première vague d’arrestation de Juifs étrangers, et interné au camp de Beaune-la-Rolande. Mais il réussit à s’évader. Après son évasion, la famille se replia à Saint-Didier et se fit recenser. Un matin du mois d’août 1942, M. Kornbluth fut réveillé en sursaut par la sonnette d’une bicyclette. Regardant par la fenêtre, il vit deux gendarmes se dirigeant vers sa maison. Il réveilla sa femme et Léna. En pyjama, ils sonnèrent chez leurs voisins, les Champalle, qui les cachèrent immédiatement dans un placard. Quelques minutes plus tard, les gendarmes étaient chez les Kornbluth. Etonnés de trouver l’appartement vide alors que « les lits étaient encore chauds », ils interrogèrent les voisins. Les Champalle prétendirent ne rien savoir. Après leur départ, Suzanne et Alice montèrent récupérer les vêtements des fugitifs. Dans l’après-midi, les Léger, alertés, trouvèrent au couple Kornbluth un autre appartement, des faux papiers et un emploi pour le père. Les Champalle gardèrent Léna chez eux jusqu’au mois d’octobre et l’inscrivirent, sous un faux nom, au pensionnat catholique Saint-Charles de Sereins à Lyon-Vaise où Suzanne étudiait en externe. Par la suite, les Léger qui étaient résistants, adressèrent aux Champalle un autre jeune juif en danger, Bernard Jacubowicz, 12 ans. Ils l’hébergèrent d’octobre 1943 à février 1944 comme s’il était leur troisième enfant. Menacés d’arrestation, comme les Léger qui furent déportés à Ravensbrück et Buchenwald, les Champalle quittèrent alors Saint-Didier et se réfugièrent dans l’Isère.

    Le 18 septembre 2005, l’Institut Yad Vashem de jérusalem a décerné à Alice et Joseph Champalle le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    En 1933, Bernard Jakubowicz a 2 ans quand, avec ses parents et ses 2 frères Max et Daniel âgés de 12 et 5 ans, il fuit l’Allemagne. La famille s’installe à Lyon, le père y exerce le métier de tailleur. Fin 1942 c’est l’occupation totale de la Francepar les Allemands : il n’y a plus de zone libre et la situation des Juifs lyonnais devient de plus en plus dangereuse. Aussi, en automne 1943, Gedalja et Esther Jakubowicz prennent le nom de Branski et décident de quitter Lyon avec Daniel, qui est malade, pour se cacher à Mardore. Ils veulent absolument que Bernard continue sa scolarité. Max, le frère aîné de Bernard, qui est dans un réseau de résistance, met alors ses parents en contact avec Enna et Auguste Léger, eux-même grands résistants de la première heure. La famille Léger demandent à leur locataire, la famille Champalle d’héberger Bernard chez eux pour l’année scolaire 1943-1944. Bernard est accueilli comme le 3ème enfant partageant la vie de la famille, qui lui apporte toute sa chaleur et sa bienveillance. Pour les voisins il est le fils d’amis mis à l’abri des bombardements dans ce village des Monts d’Or. Alice et Joseph savent parfaitement que Bernard est Juif et qu’ils prennent des risques.

    Bernard mène la vie d’un lycéen de l’époque aidé par sa famille adoptive jusqu’à un jour de mars 1944 où il est obligé de quitter précipitamment le domicile de la famille Champalle. En effet, M et Mme Léger ont été dénoncé et le danger est grand : Max récupère Bernard qui part seul rejoindre ses parents à Mardore et les Champalle se réfugient de toute urgence à Crémieu dans l’Isère. Effectivement, dans les jours qui suivent, les Léger sont arrêtés, torturés au Fort Montluc puis envoyés en déportation, dont ils reviendront extrêmement affaiblis.

     

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