Dossier n°10697 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Roger Staklin

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 29/01/1910
Date de décès : //
Profession : Garde forestier

Camille (Martin) Staklin

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 11/11/1908
Date de décès : 18/12/2002
Profession : mère au foyer
    Localisation Ville : Clans (6420)
    Département : Alpes-Maritimes
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Camille STAKLIN
     

    Roger STAKLIN
    Roger Staklin, garde forestier, exerçait ses fonctions à Clans (Alpes-Maritimes). Il habitait avec sa femme Camille et ses deux enfants une maison forestière. Durant la campagne de 1939-1940, il avait été mobilisé comme mécanicien dieséliste et se lia d’amitié avec un camarade de régiment, Marcel Bader, de 10 ans son aîné qui avait déjà combattu pendant la Guerre de 1914-1918. Marcel dirigeait la branche niçoise des « Galeries Lafayette» et par suite de la législation anti-juive, avait perdu son emploi. La famille Staklin avait proposé son aide dès cette époque. Les Bader et leur filles Myriam, 13 ans en 1943, et Jacqueline, 10 ans, vécurent à Nice où les grands-parents maternels, les Kahn, étaient venus les rejoindre, jusqu’à l’invasion allemande en septembre 1943. Les événements les surprirent à Clans où ils étaient en vacances. Un soir, Roger vint les avertir qu’une rafle se préparait par suite d’une dénonciation. Il les emmena sur le champ chez lui, à pied par un chemin de montagne. Le couple Staklin logea et nourrit les six fugitifs. Le lendemain, ils apprirent l’arrestation d’une trentaine de Juifs réfugiés à Clans après avoir échappé aux rafles de Nice. Après un court passage à La Tour, Roger les installa au hameau du Reveston. Il leur procura des titres d’alimentation au nom de Badré et les approvisionnait des produits de sa chasse. Pendant l’hiver de l’année 1943-44, il organisa le transport jusqu’à Nice et le retour de M. Kahn, blessé à l’œil en sciant un arbre. Chaque fois qu’un danger se présentait, ils étaient prévenus par l’un ou l’autre des habitants, qui, aux côtés de Roger, veillaient à leur sécurité. Il faisait aussi la liaison entre eux et le monde extérieur et servait de « boite aux lettres » transmettant aux Kahn les lettres de leur fils prisonnier de guerre en Allemagne.              

    Le 26 octobre 2005, l’Institut Yad Vashem de jérusalem a décerné à Camille et Roger Staklin le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Jusqu’en 1939, Marcel Bader et sa famille sont installés à Nice. Mobilisé à la déclaration de la guerre en 1939, Marcel Bader tisse des liens d’amitié avec Roger Staklin, un camarade de régiment. Après la défaite de 1940, Marcel Bader, revenu à la vie civile, perd son emploi de sous-directeur des Galeries Lafayette en application des lois de Vichy. Dès cette époque, Roger Staklin offre à la famille Bader de les aider en cas de besoin.

    Roger Staklin entre dans l’administration, aux Eaux et Forêts comme garde forestier. Les liens amicaux se sont encore renforcés avec Marcel Bader et sa famille, qui se sont fixés à Nice.

    En septembre 43, les Allemands occupent Nice et sa région. La famille Bader avait loué pour les vacances, par l’intermédiaire de Roger Staklin, un appartement,situé à Clans, petit village dans la vallée de la Vésubie.

    Il n’est plus question de retourner à Nice, La famille juive se sait fichée par la milice française qui collabore avec les autorités allemandes. Un soir de 1943, Roger Staklin prévient la famille Bader qu’une arrestation est imminente, suite à une dénonciation, et qu’il faut fuir. Ils sont accueillis, logés, nourris dans la maison de fonction habitée par la famille Staklin. Cette situation n’est que provisoire, il faut trouver une nouvelle cache sûre. Roger Staklin les installe au hameau de Reveston. Il leur procure de fausses cartes d’identité,d’alimentation au nom de Badre et leur apporte de quoi se nourrir.

    Les habitants du hameau de Reveston sont au courant de cette situation. Le Maire, l’instituteur et la famille Marmiton sont complices. Roger Staklin, aidé de son épouse, veille à la sécurité de son ami de régiment et de sa famille. Il fait la liaison avec le monde extérieur jusqu’à la Libération de la France.

     

    Documents annexes

    Invitation  cérémonie StaklinInvitation cérémonie Staklin
    1 février 2014 15:51:08

    Articles annexes

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