Dossier n°10698 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Maria (Edwards) Errazuriz

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 11/12/1893
Date de décès : 08/06/1972
Profession : Assistance sociale
    Localisation Ville : Paris (75000)
    Département : Paris
    Région : Île-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Maria Errazuriz, chilienne issue d’une famille catholique fervente, habitait à Paris dans les années 30 et y séjourna sous l’Occupation. Assistante sociale de profession, elle travaillait à l’Hôpital Rothchild. Elle prit une part prépondérante aux actions du réseau de sauvetage mis en place au sein de l’hôpital dans le but de soustraire le plus de vies possibles des mains des Allemands, dès 1942. Des pavillons de l’hôpital avaient été clôturés de fils de fer barbelés et transformés en centre de détention d’où les malades une fois guéris étaient renvoyés à Drancy et déportés. Claire Heyman, assistante sociale juive, était l’animatrice de ce réseau d’évasion. Elle était secondée par des médecins et des hommes d’église dont l’Abbé Ménardais*. Ils se chargeaient de fournir des faux papiers et d’envoyer les fugitifs dans des institutions chrétiennes ou auprès de familles d’accueil. Betty Fridman, 8 ans, fut arrêtée avec sa mère et son petit frère Marcel, 4 ans, le 16 juillet 1942 au matin et envoyée au Vel’d’Hiv. Son père avait été arrêté en 1941. Sa mère tomba malade alors que le petit Marcel contracta la gale. Elle eut l’idée de demander à Betty de se coller à son frère qui l’infecta. Tous trois furent ainsi transférés du Vel’d’Hiv à l’Hôpital Rothchild et les enfants hospitalisés au pavillon des contagieux. Ils pouvaient visiter leur mère de temps à autre jusqu’au jour où ils trouvèrent son lit vide. Rétablie, elle avait été transférée à Drancy et ensuite Auschwitz où elle fut mise à mort. «Tante Claire» et «Tante Maria » organisèrent l’évasion des enfants et les envoyèrent au château du Moulinet. Elles s’en chargèrent aussi après la Libération. Deux autres enfants juifs Jean et Marcel Frydman, 4 ans et 1 an, gardent un souvenir inoubliable de Maria. Après la guerre, elle les confia à la famille Elkouby qui les adopta, leurs parents étant morts en déportation. Ils ont gardé un contact permanent avec Maria jusqu’à son retour au Chili en 1960. Elle avait été décorée de la Légion d’Honneur pour sa contribution à la Résistance.     

    Le 27 octobre 2005, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Maria Errazuriz le titre de Juste parmi les Nations.

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