Dossier n°10707 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Marguerite (Canalis) Page

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 02/04/1911
Date de décès : 25/03/1948
Profession : secrétaire comptable

Pierre Page

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 28/10/1905
Date de décès : 24/08/1987
Profession : Bijoutier
    Localisation Ville : Lyon (69003)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Marguerite Page
     

    Pierre Page
    Marguerite et Pierre Page, bijoutier, résidaient à Lyon (Rhône). Le couple était sans enfants. En fin 1942, il recueillit une fillette juive de 4 ans, Lili Goldberg. Ses parents, originaires de Pologne, avaient décidé de fuir Paris en avril 1942, sentant l’étau autour des Juifs se resserrer. Ils avaient franchi la ligne de démarcation avec leurs deux enfants, Lili et son frère Léon, 6 ans. Le père se cacha dans la région de Lyon et travailla dans une tannerie. La mère et ses enfants trouvèrent refuge à Couzon-au-Mont-d’Or puis à Genay (Côte d’Or) chez un représentant de commerce, M. Lefrançois. L’une de ses filles, Mélanie, assistante sociale, contribua au placement des deux enfants. Elle s’adressa à une collègue, Juliette Canalis, sœur de Marguerite Page, qui consulta le couple pour savoir s’il acceptait de reccueillir le frère et la sœur Goldberg. Il le fit avec joie. Mais de moyens très modestes, il dut se séparer de Léon que Mélanie confia alors à une famille de fermiers à Chozeau (Isère). Les Page élevèrent Lili comme leur propre fille. Comme une princesse ! Ils la choyèrent avec tendresse, investissant en elle tout leur amour parental. «Tonton Pierre» et «Tatan». Ils lui offrirent sa première poupée et un vélo. Le beau-frère de Pierre, «Tonton Mignon», charcutier, ravitaillait la famille qui n’avait pas de tickets d’alimentation pour l’enfant. Quand ils l’envoyèrent à l’école, ils la faisaient appeler Lili Page et non pas Lili Goldberg. A la fin de la guerre, sa famille vint la rechercher. La séparation fut déchirante. «Tantan» mourut en 1948 et Pierre ne s’est jamais remis du départ de Lili et du décès de sa femme.    

    Le 27 octobre 2005, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marguerite et Pierre Page le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    Chil Mayer Goldberg est un artisan chimiste originaire de Pologne, comme son épouse Esthera. Ils habitent dans le 11ème arrondissement de Paris avec leurs 2 enfants, Léon né en 1936 et Liliane née en 1938.
    En Avril 1942, la vie devenant de plus en plus dangereuse à Paris, la famille décide de partir pour la zone libre. Chil Mayer Goldberg trouve un travail dans une tannerie tandis qu’Esthera s’installe à Couzon-au-Mont-d’Or, près de Lyon, avec ses 2 enfants. Mme Goldberg, à la recherche d’un lieu plus sûr pour ses enfants, entre en contact avec Mélanie Lefrançois, assistante sociale de Genay. Celle-ci s’adresse à l’une de ses collègues, Juliette Canalis, qui demande à son beau-frère Pierre Page et à sa soeur Marguerite d’accueillir ces 2 enfants juifs en danger. Ils acceptent sans hésiter. Pierre Page est artisan bijoutier, le couple habite dans le quartier de Montchat et n’a pas d’enfants. Ce séjour, qui devait être provisoire, se prolonge, ils s’attachent aux enfants mais malheureusement ils ne peuvent pas les garder tous les deux. Léon quitte avec beaucoup de tristesse cette famille aimante pour être  » caché- placé  » (comme il le dit) dans une ferme en Isère. Liliane reste chez Pierre et Marguerite Page qui vont l’aimer, la choyer : elle sera la petite princesse de  » Tonton Pierre  » et  » Tata Tout Court » comme elle les appelle. En Septembre 1943, Liliane a 5 ans, elle fait sa rentrée des classes sous le nom de Lilli Page, vraisemblablement à l’école Condorcet rue Alfred de Musset à Lyon.
    A la Libération, quand sa mère Esthéra vient la chercher, elle se demande qui est cette dame avec ce léger accent….

     

    Documents annexes

    Article de presse - Rhône et sa régionArticle de presse – Rhône et sa région
    22 décembre 2014 08:34:46
    Article de presseArticle de presse
    22 décembre 2014 08:34:12

    Articles annexes

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