Dossier n°10717 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Antoine Carini

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 22/07/1901
Date de décès : 09/05/1965
Profession : Maçon

Dorine (Risoli) Carini

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 13/07/1905
Date de décès : 16/05/1995
Profession : Journalière saisonnière
    Localisation Ville : Noisy-le-Grand (93160)
    Département : Seine-Saint-Denis
    Région : Île-de-France

    L'histoire

    Dorine & Antoine Carini
    Dorine et Antoine Carini, immigrés d’Italie, résidaient dans un pavillon qu’Antoine avait construit de ses propres mains à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Lui était ouvrier du bâtiment et elle était journalière saisonnière chez des maraîchers cultivateurs. Le couple n’avait pas d’enfants et vivait très modestement. Auparavant, Dorine avait été employée de maison chez la famille Elinski, d’origine juive, dont la fille Reine était mariée à M. Levyne. Le 25 juin 1943, les gendarmes vinrent arrêter les Levyne. Ils avaient été dénoncés parce que M. Levyne ne portait pas l’étoile jaune et continuait à travailler comme employé dans son magasin administré par un commissaire-gérant. M. Levyne refusa d’obtempérer et se battit avec les gendarmes, ce qui donna le temps à Reine et à son fils Jean-Charles, 10 ans, de s’échapper. Lui-même fut arrêté et déporté dans l’Est où il fut assassiné. Reine et son fils partirent se réfugier chez ses parents, les Elinski. Mais au début de l’année 1944, les gendarmes vinrent les arrêter à leur tour. Reine les supplia, parlementa et refusa de partir sans son fils qui était à l’école. Les gendarmes apitoyés la laissèrent partir, lui disant « Madame, sauvez-vous, nous ne vous avons pas vue!». Reine recueillit Jean-Paul et se retrouva à la rue. Elle alla frapper à la porte de Dorine. Les Carini les accueillirent avec chaleur et acceptèrent de garder Jean-Charles. Ils le logèrent dans une chambre d’enfant, préparée dans l’espoir d’une future naissance mais restée inoccupée. Les Carini le nourrirent, l’habillèrent et le choyèrent « comme leur propre fils ». Ils le présentèrent comme leur filleul « malade des poumons à qui l’air de Paris ne réussit pas et auquel le médecin avait conseillé de se refaire une santé à la campagne ». Le voisinage, complice, ne fut certainement pas dupe. Seul l’employeur de Dorine, M. Grange, fut mis dans le secret ainsi que le curé, car les Carini étaient catholiques pratiquants. Jean-Charles a survécu et conservé des liens solides avec son parrain et sa marraine, sa seconde famille.       

    Le 23 novembre 2005, Yad Vashem a décerné à Dorine et Antoine Carini le titre de Juste des Nations.

     

    Le témoignage

    M. & Mme Levyne et leur fils, Jean, habitent Vincennes. Le père est commerçant et son magasin est géré par un administrateur provisoire depuis mars 1941 suite aux lois de Vichy. Suite à une dénonciation, M. Levyne est arrêté par la milice et interné à Drancy. Il est déporté à Auschwitz le 31 juillet 1943. Mme Levyne et sont fils sont recherchés. Ils se réfugient chez les parents de Mme Levyne à St Maur des Fossés. Ces derniers sont dénoncés et arrêtés car « ils cachent une femme et un enfant juif ». Mme Levyne et son fils Jean parviennent à apitoyer les gendarmes et à s’enfuir.

    De nouveau dans la rue, Mme Levyne se souvient d’une ancienne employée d’avant la guerre. Il s’agit de Dorine Carini et de son mari Antoine. Ils habitent Noisy-le-Grand. Ces derniers acceptent d’accueillir l’enfant et de le cacher dans leur maison. La famille Carini s’est occupée de Jean comme de son propre fils – et sans aucune contribution financière. Après la guerre, Jean a retrouvé sa mère. Son père et ses grands-parents sont morts en déportation.

     

    Documents annexes

    Article de presse - Le Mensuel du Grand Noisy Magazine N°122 12/2006Article de presse – Le Mensuel du Grand Noisy Magazine N°122 12/2006
    11 novembre 2013 07:30:29

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