Dossier n°10732 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Sophie Van Buren Krebs Vinches

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 09/05/1911
Date de décès : //
Profession : Viticultrice
    Localisation Ville : Apprieu (38140)
    Département : Isère
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Sophie van Buren
    Sophie Krebs, née en Allemagne d’une famille nombreuse, entra au service de la famille van Buren, des Juifs hollandais, qui, pour la santé de M. van Buren, résidaient une partie de l’année à Nice. M. van Buren se sépara de sa femme et Sophie devint sa compagne et ultérieurement son épouse. Leur fils Nico naquit en 1941 et le couple élevait aussi Ina, 12 ans, la fille de M. van Buren en premières noces. A Nice, le couple engagea pour les travaux domestiques Martha Kahn, Juive d’origine allemande. Martha, son mari et leur fille, Rita, du même âge qu’Ina, avaient fui l’Allemagne à l’arrivée d’Hitler au pouvoir et s’étaient réfugiés dans le sud de la France. A la déclaration de la guerre, Martha et Rita furent internées à Gurs et ensuite libérées du fait que le père s’était engagé volontaire dans l’armée française. La famille Kahn se replia alors à Nice et Sophie et Martha se lièrent d’une amitié qui allait bien au-delà des relations employeur-employée. Quand les Allemands envahirent Nice et la zone italienne, les van Buren décidèrent de s’installer à Apprieu (Isère). Comme la situation des Juifs devenait de plus en plus dangereuse, les parents de Martha durent plonger dans la clandestinité. Sophie, mise au courant du projet, proposa alors de prendre soin de leur fille Rita. Elle la fit venir à Apprieu et l’hébergea jusqu’à la Libération. Elle éleva Rita avec Ina comme si elles étaient ses deux propres filles. Elles partageaient la même chambre, allaient ensemble à l’école catholique à laquelle le curé du village les avait inscrites. Le secrétaire de mairie leur fit les papiers nécessaires. Un jour, trois Allemands de la Gestapo se présentèrent chez eux. Sophie sortit en courant et leur parla en allemand. Elle leur expliqua qu’elle avait perdu deux frères sur le front de l’Est. Ils repartirent aussitôt. Elle offrit son hospitalité à trois autres couples de Juifs allemands et à une jeune juive qu’elle avait réussi à faire sortir d’Allemagne à l’occasion d’une visite à sa famille. Elle agit de la sorte car, pour elle, tourner le dos aux souffrances de l’humanité aurait été un crime.     

    Le 29 décembre 2005, l’Institut Yad Vashem de jérusalem a décerné à Sophie van Buren le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse Article de presse
    17 février 2019 12:33:49
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    17 février 2019 12:33:31

    Articles annexes

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