Dossier n°10742 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Gabrielle De Linares

Année de nomination : 2006
Date de naissance : 25/09/1897
Date de décès : 06/08/1992
Profession : Religieuse
    Localisation Ville : Paris (75006)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Henri Lang, ingénieur juif habitait à Paris avec sa femme et ses deux filles, Catherine et Geneviève. En décembre 1941, Henri fut arrêté et en 1942 déporté à Auschwitz où il fut assassiné. Après l’arrestation de son mari Jacqueline Lang décida de rester à Paris avec ses filles.

    Début juillet 1942, Catherine âgée de dix sept et Geneviève âgée de dix ans furent admises à l’institution “Notre Dame de Sion” à Paris, dont la Mère Marie Francia (Gabrielle de Linarès) était la Mère Supérieure. Elle accepta les filles après avoir entendu parler d’une rafle imminente des Juifs et réussit à obtenir un laisser-passer pour se rendre en zone libre avec Catherine. Elle trouva un hébergement à l’institution “Notre Dame de Sion” à Lyon où Catherine resta jusqu’en octobre 1944.

    Geneviève resta à l’institution à Paris pendant l’été et retourna ensuite chez sa mère. Mais en mars 1943, quand les risques de déportation furent plus menaçants, Mère Marie Francia la reprit.

    Dans son témoignage ultérieur, Geneviève se souvient qu’elle vivait dans l’institution comme les autres enfants. Elle participait aux offices religieux et personne, à part Mère Marie Francia et deux autres sœurs, ne savait qu’elle était juive. Mère Marie Francia s’occupa bien de Geneviève, et quand le danger survenait, elle cachait la fillette dans un placard secret qu’elle seule et une autre sœur connaissaient.

    En avril 1944, Mère Marie Francia envoya Geneviève chez sa famille pendant trois semaines par peur qu’elle soit découverte, puis elle la ramena. La Mère Supérieure donnait la priorité à la sécurité de Geneviève. Elle ne demanda aucune compensation pour ses actions et n’essaya jamais de convertir aucune des filles qu’elle cacha. Geneviève se souvient que Mère Marie Francia disait qu’il y avait toujours une chance que les parents d’un enfant reviennent et qu’elle était ne voulait pas baptiser un enfant sans le consentement de ses parents.

    Il a été reconnu que Mère Marie Francia a pris une part active pour cacher des enfants et les aider à passer la ligne de démarcation en utilisant ses relations. Elle leur procurait des faux papiers et leur trouvait différentes cachettes. On pense qu’elle a sauvé près de cinquante enfants juifs durant la guerre.

    Le 5 février 2006, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Gabrielle de Linarès (Mère Marie Francia) le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie De LinaresInvitation cérémonie De Linares