Dossier n°10743 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Gérard Monod

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 18/09/1887
Date de décès : 14/08/1966
Profession : Ingénieur,Propriétaire terrien

Madeleine (Vautier) Monod

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 20/12/1891
Date de décès : 11/02/1980
Profession : sans profession,Propriétaire terrien, mère de 5 enfants
    Localisation Ville : Aubergenville (78410)
    Département : Yvelines
    Région : Île-de-France

    L'histoire

    Madeleine MONOD
     

    MONOD Gérard
    Madeleine et Gérard Monod, ingénieur des Ponts et Chaussée, résidaient à Paris. Dans le courant des années trente, le couple acquit une propriété à proximité d’Aubergenville (Yvelines). Cette propriété, nommée Montgardé, comprenait le « grand château » et le « petit château » ainsi que des annexes réservées au jardinier et au garde. Sous l’Occupation, le couple, de confession protestante, mit le petit château à la disposition de l’ordre des Diaconnesses dont la maison-mère se trouvait rue de Reuilly à Paris. Elles y géraient une clinique, un établissement pour handicapés mentaux et recueillaient des enfants de milieux défavorisés qu’elles orientaient vers l’orphelinat de Montgardé. Dans le courant de l’année 1942, Mme Valachman subit une intervention chirugicale à la clinique de la rue de Reuilly. Les Valachman, Juifs étrangers, avaient été éprouvés par l’arrestation du père de la famille en mai 1941. Incarcéré à Pithiviers et déporté à Auschwitz en juin 1942, il fut mis à mort deux mois plus tard. Durant son séjour à la clinique, Mme Valachman avait fait la connaissance du Pasteur Lauga, directeur spirituel de l’établissement pour handicapés mentaux de la rue de Reuilly. Avec l’aide des sœurs Annette et Viviane Matter* qui géraient l’établissement, ils y ont caché Mme Valachman durant toute la guerre en tant qu’infirmière. Le Pasteur adressa ses deux enfants, Henri, 17 ans, et Denise, 8 ans, à Gérard Monod qui plaça Denise à l’orphelinat de Montgardé pendant deux mois. Par suite d’un contrôle allemand, les Monod la rapatrièrent chez eux à Paris et lui trouvèrent une famille d’accueil à Délincourt (Oise). Le couple envoya aussi Henri à Montgardé où la famille Haag qui gérait les terres de la propriété l’employa comme garçon de ferme. Les motivations des Monod étaient religieuses, humanitaires et patriotiques.        

    Le 26 décembre 2005, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Madeleine et Gérard Monod le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    De confession protestante, Gérard et Madeleine possédaient des parts dans le complexe hospitalier des Diaconesses à Paris XIIème, rue du Sergent Bauchat et sont mis au courant par le Pasteur LAUGA qu’une famille juive est recherchée. Le père, Zadoc VALACHMAN est arrêté en 1941 puis déporté à Auschwitz le 25 juin 1942 par le convoi n°4, il y sera gazé le 12 août 1942.
    Il faut d’urgence que Madame VALACHMAN et ses 2 enfants – Henri et Denise – soient mis en sécurité. Sur recommandation de Gérard et Madeleine MONOD, parents de 5 enfants, la maman Cyla VALACHMAN est cachée comme infirmière à l’hôpital des Diaconesses à Paris où elle restera employée jusqu’à la Libération.
    Henri, alors âgé de 17 ans, est envoyé au Château de Montgardé appartenant à Monsieur & Madame MONOD où il travaille comme jardinier chez les HAAG, fermiers-métayers sur la propriété. Denise, 8 ans, séjourne pendant 2 mois à l’orphelinat situé sur la propriété des MONOD et fréquente l’école du village d’Aubergenville.
    Des religieuses ayant été averties de l’imminence d’un contrôle et d’une rafle éventuelle, Denise est ramenée d’urgence à Paris où elle reste cachée dans l’appartement de Gérard et Madeleine, avenue Henri Martin.
    A la Libération, Denise et Henri retrouvent leur mère.
    Tous 3 doivent leur survie à la conduite héroïque de Gérard et Madeleine : Henri VALACHMAN et Denise ALLIANY leur en sont reconnaissants et expriment leur gratitude aux habitants et employés municipaux du village d’Aubergenville.

     

    Documents annexes

    Invitation cérémonie MonodInvitation cérémonie Monod
    17 décembre 2014 08:41:47

    Articles annexes

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