Dossier n°10838 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Théodore Mora

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 18/01/1892
Date de décès : 16/10/1957
Profession : cultivateur
    Localisation Ville : Mesplede (64370)
    Département : Pyrénées-Atlantiques
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Théodore Mora était fermier et vivait à Mesplède avec sa femme et sa fille Yvonne dans les Pyrénées-Atlantiques. Sa belle-sœur Elise Mora habitait avec son fils Michel dans le même village. La famille Mora fit connaissance avec les familles Mlynarski et Sierpinski pendant l’été 1940, après l’occupation de la France par les Allemands en juin 1940, quand des millions de civils français abandonnèrent Paris et s’enfuirent vers le sud. Les deux familles furent accueillies par Théodore Mora dans sa ferme. Madame Mlynarski et Madame Sierpinski étaient sœurs.

    Quand la situation s’apaisa les Mlynarski retournèrent à Paris mais les Sierpinski décidèrent de rester à Mesplède. Salomon Sierpinski fut arrêté et envoyé dans le camp de Gurs. Théodore contacta le commandant du camp lui demandant l’autorisation de faire travailler Salomon dans sa ferme. Ils se mirent d’accord pour que Salomon retourne à Mesplède. Salomon fut arrêté de nouveau en février 1943 et renvoyé à Gurs. Cette fois-là, quand Théodore Mora réitéra sa demande, elle fut refusée. Salomon fut envoyé à Drancy puis par le convoi N° 51 le 6 mars 1943 à Maidanek, où il fut assassiné.

    Sa femme Rywka Sierpinski et son fils Gilbert âgé de 10 ans s’enfuirent à Voiron en Isère. Rywka réussit à obtenir des faux papiers et trouva du travail comme femme de ménage dans une institution catholique polonaise. Elle écrivit à Élise Mora pour lui demander de lui faire parvenir le certificat de naissance de son fils Gilbert qui avait le même âge que son fils Michel. Élise lui envoya le document et c’est ainsi que Gilbert put vivre normalement et aller à l’école à Voiron sous l’identité de Michel Mora. Envoyer un tel certificat à des fugitifs était un acte qui mettait en danger la famille Mora car les gendarmes avaient aussi un mandat d’arrestation pour Rywka et Gilbert.

    A Paris, Annette Mlynarski, âgée de dix-sept ans et sa mère dont le mari était prisonnier de guerre dans un camp en Allemagne sentirent le danger grandissant pour les Juifs de rester à Paris et décidèrent de s’enfuir. Elles arrivèrent à Voiron. Elles écrivirent à Théodore Mora lui demandant d’envoyer le certificat de baptême et le certificat de naissance de leur fille Yvonne, ce qu’il fit. Annette utilisa sa nouvelle identité pour inscrire Yvonne à l’école de Voiron et elle vécut sous l’identité d’Yvonne Mora jusqu’à la Libération de la France.

    Après la guerre Rywka Serpinski et son fils Gilbert et les Mlynarski retournèrent à Paris. Ils perdirent tout contact avec la famille Mora et les retrouvèrent au début des années 2000.

    Le 14 janvier 2007, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Théodore Mora et à sa belle-soeur Madame Elise Mora.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie