Dossier n°10880 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2006

Catherine (Dasque) Deschamps

Année de nomination : 2006
Date de naissance : 08/01/1878
Date de décès : 17/05/1957
Profession : sans profession

Jean Deschamps

Année de nomination : 2006
Date de naissance : 14/10/1874
Date de décès : 30/07/1959
Profession : officier en retraite
    Localisation Ville : Périgueux (24000)
    Département : Dordogne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Catherine Deschamps en février 1945 à Périgueux
     

    Jean Deschamps à Périgueux en 1943

    La famille Urwicz est originaire de Varsovie en Pologne. Elle arrive à Strasbourg en 1926: le père Abraham Urwicz est ministre-officiant et sacrificateur rituel, la mère Frania L vande s’occupe des 2 fillettes : Annette, 2 ans et Rachel, âgée de quelques mois. En 1939 l’appartement du 27 rue Louis Apffel à Strasbourg ( 67000 ) est réquisitionné et la famille part pour la Dordogne.

    Après avoir habité à Trélissac, la famille réside au 48 rue Sainte Claire à Périgueux, jusqu’à ce jour fatidique de novembre 1942, où la propriétaire ne veut plus louer son appartement à des Juifs … Mme Urwicz demanda alors à Mme Catherine Deschamps si elle connaîtrait une chambre à louer pour sa famille de 4 personnes ; la grand’mère répond :  » Vous venez chez nous! ». La maison familiale du 10, rue Sainte Claire,discrète, au bout d’une très longue allée bordée de vignes est aménagée en 2appartements pour chacune des 2 familles. Une pancarte  » Ma Campagne  » est placée devant la lucarne du grenier afin de la dissimuler. Une trappe quasi-invisible au-dessus du lit du grand-père, Jean Deschamps, permet d’accéder au grenier en cas d’alerte.. Rachel va au Lycée de Jeunes Filles jusqu’au moment des rafles ; sa soeur aînée Annette édite un petit journal et fait partie d’un groupe de la Résistance, qu’elle avait rejoint dès l’âge de 20 ans !

    Mr Urwicz,très connu et estimé, reçoit souvent des amis et connaissances. Jean Trémouille, surnommé Nano (petit-fils de Jean et Catherine), est le petit gardien des Urwicz : il a la double tâche de s’assurer que le portail au fond du jardin est fermé à double tour et doit siffler s’il y a quelque chose d’anormal

    Ce qui se produisit lorsqu’une ronde allemande s’arrêta à proximité de la maison, alors que Mr Urwicz s’entretenait avec son ami, Mr Mesch, dans son appartement ; le grand-père, aussitôt alerté, souleva un gros fagot de sarments de vigne près d’une laurière et la famille Urwicz ainsi que Mr Mesch s’y cachèrent un très long moment.

    Les 2 familles vécurent ensemble plus de trois années, comme une seule et grande famille, fêtant les anniversaires et fêtes religieuses : communion solennelle, fête des Cabanes ( Souccot ), Pâque Juive ( Pessah) … Le gendre de Jean et Catherine Deschamps, Mr Trémouille – militaire de carrière et résistant- ne pouvait s’empêcher, lors de ses rares permissions, de dire à son épouse que les parents de celle-ci avaient une certaine inconscience.

    Des perquisitions de la Milice eurent lieu, sur dénonciation, puis des Allemands à deux reprises. Grâce à la bonne organisation de toute la famille et à la lenteur calculée de la courageuse tante Paule avant d’aller au portail voir qui était là, puis retourner à la maison pour chercher la clef afin de donner le temps à la famille Urwicz de monter se cacher au grenier ; permirent d’éviter le pire : l’arrestation et la déportation de tous …

    A la Libération, la famille Urwicz rejoignit Strasbourg en janvier 1946, où leur appartement avait été pillé. Les Urwicz furent toujours reconnaissants à Jean et Catherine Deschamps de les avoir secourus et sauvés.

    Les 2 familles se revirent à Périgueux quelques années plus tard. Lorsque Catherine décéda en 1957 puis Jean en 1959, la famille Urwicz ressentit un immense chagrin.

    Le 10 Juillet 2006, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Jean Deschamps et son épouse Catherine.

     

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    27 février 2019 09:37:16
    Article de presse - Sud Ouest du 03/09/2007Article de presse – Sud Ouest du 03/09/2007
    11 novembre 2013 07:59:44

    Articles annexes

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