Dossier n°10885 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean-Albert Bousquet

Année de nomination : 2006
Date de naissance : 05/03/1886
Date de décès : 01/04/1944
Profession : Cultivateur
    Localisation Ville : Sainte-Orse (24210)
    Département : Dordogne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Fernand et Blanche Cahn née Lehmann, natifs de Zellwiller ( Bas-Rhin ) habitaient Wasselonne, où Mr Cahn était marchand de bestiaux. Après la mobilisation de celui-ci, Mme Cahn est retournée chez son père Camille Lehmann à Barr.En juillet 1940 la famille est expulsée en camion par les allemands jusque dans le Jura près de Lons-le Saunier. Suivent des pérégrinations par Lyon, puis dans des baraquements près de Castellane, enfin à Ste Orse (Dordogne ) fin 1940 où la famille est logée au lieu-dit  » La Tannerie « . En 1942, après le retour de captivité de Fernand Cahn, la famille déménage à Rozas, hameau rattaché à Ste Orse. Le samedi matin 1er avril 1944, qui possédait une ferme à Rozas avertit la famille Lehmann hébergée dans une petite maison lui appartenant de prévenir tous les réfugiés juifs de ce hameau que les allemands étaient arrivés à Ste Orse et qu’ils devaient vite aller se cacher dans une borie dans les bois.Mme Bousquet conseilla à son mari, qui était en relation avec la Résistance, de se cacher également, mais Mr Jean Bousquet réfuta :  » Ils ne viendront pas jusque là !  » Malheureusement, une demi-heure plus tard, une section de 5 à 6 soldats allemands arriva devant le portail d’entrée de la cour, accompagnée de Mme Lehmann qu’ils avaient arrêtée à Rozas et qui leur servit d’interprète ; l’un des allemands cria :  » Monsieur Bousquet, Mr Bousquet ! « . Effrayé par les soldats armés, le petit Jean-Claude Bousquet – âgé de 9 ans et demi – s’enfuit à travers champs, essuyant quelques coups de feu. Réalisant l’inquiétude de sa mère, il revint par le bois situé derrière la maison. Deux soldats allemands firent sortir la famille Bousquet pendant que les autres fouillèrent la maison. Mr Bousquet fut interrogé :  » Vous cachez des Juifs dans votre propriété ! Vous cachez des armes ! Vous êtes un terroriste ! « . Devant le mutisme de Mr Bousquet, ils le frappèrent au visage à coups de crosse. L’autre groupe de soldats fit sortir les vaches de l’étable et mit le feu à la maison.Mr Jean Bousquet embrassa sa femme, sa belle-mère et son fils qui durent suivre 2 soldats allemands sur le chemin de Rozas. Quelques secondes après, des coups de feu retentirent, Mme Bousquet s’écria  » ils l’ont tué, ils l’ont tué ! « .

    Le sacrifice de Mr Jean Bousquet avait sauvé 3 familles apparentées :

    Le 10 juillet 2006,  Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur Jean-Albert Bousquet, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse du 30/09/2007Article de presse du 30/09/2007