Dossier n°10909 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marthe Juliette (Cousin) Rouhaud

Année de nomination : 2006
Date de naissance : 10/09/1907
Date de décès : 14/05/2002
Profession : Cultivatrice
    Localisation Ville : Saint-Valérien (85570)
    Département : Vendée
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    M. Ziss Goldenberg, venant de Turquie en 1912, rencontre Melle Tipra Moïse, de Roumanie, à Paris en 1924. Ils se marient, une petite fille, Marcelle, naît de cette union. M. Goldenberg décède en 1936. Mme Goldenberg, couturière, élève seule sa fille. En 1942, après les rafles, la mère de Marcelle juge qu’il faut l’éloigner de Paris. Sur recommandation de Jeannine Zelda, Mme Goldenberg décide d’envoyer Marcelle en Vendée, à St Valérien, où sont cachés les enfants et neveux de Mme Zelda. Marcelle prend le train de Paris, avec un voisin non juif qui l’accompagne, M. Bernard. Marthe Rouhaud vit seule avec sa fille Denise, son mari est prisonnier de guerre. Acceptant d’accueillir Marcelle, âgée de 12 ans, elle la considère comme sa deuxième fille, lui apportant toute sa tendresse et son réconfort. Marcelle ne fréquente pas l’école. En 1943, le garde-champêtre, sur ordre du Maire du village, donne obligation à tous les étrangers de la commune de se présenter aux autorités. M. Bailly, l’instituteur du village, conseille à Mme Rouhaud de ne pas déclarer Marcelle et de ne pas donner suite aux ordres de Vichy, malgré le risque que cela représente pour elle et malgré une dénonciation toujours possible du Maire. Marthe Rouhaud a recueilli à son domicile la petite Marcelle, sans aucune aide financière lui prodiguant affection, chaleur et attention. A la Libération, Marcelle retrouve sa mère à Paris, celle-ci y fut cachée par des amis non juifs. Marcelle a gardé des liens très étroits avec  » sa maman de guerre « , (jusqu’à son décès en 2002) qui lui a sauvé la vie grâce à son courage et son dévouement.

    Le 29 aout 2006, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marthe Rouhaud, le titre de Juste parmi les Nations.