Dossier n°10941 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Charles Ferrand

Année de nomination : 2006
Date de naissance : 05/11/1853
Date de décès : 09/05/1945
Profession : Régisseur du Château de Saint-Martin, retraité
    Localisation Ville : Landes-le-Gaulois (41190)
    Département : Loir-et-Cher
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Charles Ferrand né en 1853 était bien connu dans son petit village de Landes-le-Gaulois dans le Loir et Cher, où il gérait de nombreuses terres et des fermes, qui appartenaient à son frère Georges. Quand la Seconde Guerre mondiale éclata, il avait quatre-vingts ans passés, était en excellente santé et très attaché à sa façon de vivre, sa famille et son travail. Veuf depuis longtemps, il recevait régulièrement des visites de sa famille et certains restaient chez lui un certain temps.

    Le 17 juillet 1942, Ferenz Vahl lui rendit visite. C’était un médecin originaire de Hongrie qui avait été prévenu d’une vague d’arrestations de Juifs à Paris. Michel Chauvin, le petit-fils de Charles Ferrand, lui demandait dans une lettre d’aider Ferenz Vahl – un ami de son ami Jean Caille – ainsi que sa femme et leur fillette Suzanne.

    Charles Ferrand accueillit la famille Vahl immédiatement et leur trouva une chambre à louer dans une maison voisine. Après avoir travaillé pendant quelques mois sur les terres de Charles Ferrand, Ferenz Vahl trouva un emploi à Biarritz et il fut assez prudent pour ne pas révéler sa véritable identité. En mai 1944, il rejoignit les FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) avec qui il s’est battu jusqu’à la fin de la guerre.

    Edith Vahl et sa fille restèrent chez Charles Ferrand. A un moment Edith Vahl se blessa et tomba malade. Charles Ferrand l’accueillit chez lui. Elles vécurent une vie tranquille comme faisant partie de la famille. Suzanne allait à l’école du village sous le nom de Suzy Ferrand, bien que la plupart des villageois sachent qui elle était. Quelques jours avant la libération de la région en août 1944, les forces allemandes furent averties par le concierge de l’appartement des Vahl à Paris qui percussionnèrent dans la région, y compris chez Charles Ferrand, mais par chance ne trouvèrent pas Edith et Suzanne.

    La famille Vahl fut réunie après la guerre. Malheureusement, certains des membres de leur famille s’étaient suicidés à la veille de leur déportation et beaucoup avaient péri dans les camps. Seuls quelques-uns survécurent.

    La famille Vahl est restée en relation étroite avec Charles Ferrand après la guerre.

    Le 8 novembre 2006, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Charles Ferrand. 




    Mis à jour il y a 12 mois.