Dossier n°10991 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jules Lafue

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 25/11/1887
Date de décès : 15/10/1971
Profession : Haut fonctionnaire à la Perception de Brive, trésorier Payeur Général à Tulle

Madeleine Véron Lafue

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 25/10/1917
Date de décès : //
Profession : étudiante en Droit
    Localisation Ville : Tulle (19000)
    Département : Corrèze
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Jules Lafue était inspecteur des impôts à Brive la Gaillarde en Corrèze. Pendant la guerre, Résistant, sa maison servait à cacher des prêtres, des membres de la Résistance et des réfugiés juifs. Aidé par sa femme et surtout par sa fille Madeleine, étudiante en droit, très religieuse, il procurait des faux papiers d’identité aux réfugiés. La famille Lafue sauva ainsi les vies de sept Juifs.

    Notamment, Elieser et Sophie Neuhoff et leurs deux enfants. Les Neuhoff avaient fui Leipzig en Allemagne, s’étaient réfugiés en France et en septembre 1940, en descendant vers le sud, s’installèrent à Brive la Gaillarde. Ils se firent rapidement de nombreux amis, dont Madeleine Lafue. Début 1942, après les premières enquêtes faites par les autorités locales concernant leur religion et la raison de leur installation dans la région, les Neuhoff décidèrent de partir pour Barcelone, où habitait leur grand-père. Avec l’aide de son père, Madeleine Lafue obtint des faux papiers d’identité pour la famille, les accompagna jusqu’à la frontière espagnole et leur trouva un passeur.

    Deux ans plus tard, les Lafue eurent l’occasion d’aider Natacha Huttner d’origine russe. C’était une journaliste, traductrice, écrivaine connue sous son nom de plume Dominique Arban. Elle trouva refuge chez les Lafue où elle se cachait au troisième étage de leur maison. Madeleine Lafue lui apportait de la nourriture et s’occupait d’elle, y compris en lui procurant des faux papiers pour elle et ses parents qui se cachaient ailleurs. Les trois réfugiés juifs purent ainsi passer en zone libre.

    Caroline Schossberger et son bébé Marc furent également cachés chez les Lafue. Ils étaient arrivés en 1944, cherchant un refuge et restèrent dans le grenier pendant deux semaines. Craignant de faire courir un danger à leur autre protégée, Natacha Huttner, Madeleine les emmena chez une amie, Paulette Besse habitant dans le village de Courtonne-la-Meurdrac dans le Calvados. Entre-temps le mari de Caroline Schossberger était caché dans un village de Dordogne chez un cousin des Lafue.

    En plus d’aider des réfugiés juifs, Jules Lafue était aussi un négociateur actif avec les autorités allemandes pour réduire le nombre de peines de mort et d’actes de vengeance commis sur les résidents de la région en réponse aux activités anti allemandes.

    A la fin de la guerre, Jules Lafue reçut une médaille pour ses actes de bravoure et une rue porta son nom à Tulle.

    Le 11 février 2007, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Jules Lafue.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 2 mois.