Dossier n°11002A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2007

Georges Cadapeaud

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 21/09/1906
Date de décès : 05/01/1987
Profession : vigneron

Jeanne Cadapeaud Ouvrard

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 03/01/1908
Date de décès : 17/05/1995
Profession : vigneron
    Localisation Ville : Cazaugitat (33790)
    Département : Gironde
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Karl Rosenberg né en 1906 à Wesel près de Cologne et sa femme Gertrud née en 1908 à Munich arrivent en France en 1933. Karl vient d’une famille de commerçants. Il était avocat et sa femme faisait une thèse sur « Henry James et les femmes ». Ils vécurent difficilement à Paris entre 1933 et 1939. Ils maîtrisaient parfaitement le français. A la déclaration de guerre, Karl s’engagea dans la Légion Etrangère. A la débâcle, Gertrud quitta Paris à pied avec sa belle-mère et des amis. Pierre leur fils unique né en 1936 était à Arcachon en colonie de vacances.

    Gertrud prit la route du sud et se retrouva à Auriac-sur-Dropt dans le Lot et Garonne. Elle alla se présenter chez le Maire, Monsieur Serres qui lui dit « la France est en guerre avec l’Allemagne, vous êtes poursuivis par les Allemands, je vous protégerai ». Karl fut démobilisé en 1940, rejoignit sa femme et les Rosenberg habitèrent dans une petite maison sans confort. Ils travaillèrent tous deux comme « ouvriers agricoles » pour les Serres. Pierre les rejoignit en novembre 1940 grâce à un pharmacien, Monsieur Maurice Léonat. Pour traverser la ligne de démarcation (Auriac était en zone libre et Arcachon en zone occupée), Pierre devait dire que Monsieur Léonat était son Papa. Le village entier adopta la famille Rosenberg et la protégea. Les parents étaient prévenus des rafles et alors se cachaient dans les bois. Durant l’été 1942, Pierre fut arrêté par les gendarmes et mis en prison à Duras (chef lieu de l’arrondissement d’Auriac), mais fut « libéré » par les villageois qui n’avaient pas supporté de le voir partir pour Duras avec son ours sur la moto des gendarmes.

    Les rafles se multipliant et l’inquiétude grandissant, les parents décidèrent fin 1943 de passer dans la clandestinité. De nuit, par le train, avec la complicité des cheminots, les Rosenberg se rendirent à Cazaugitat en Gironde chez les Cadapeaud, un couple de vignerons qui avait trois enfants et dont le père était un résistant très actif. Karl Rosenberg avait des faux papiers d’identité et se nommait Charles Robert, né à Colmar. La ferme des Cadapeaud se trouvait à l’écart du village et les Rosenberg devaient passer totalement inaperçus. Les trois enfants de la famille, Roland, Francine et Georgette allaient à l’école et devaient ne faire aucune allusion à la présence des Rosenberg. Un jour, la Division « Das Reich » descendit l’allée qui menait à la ferme. Monsieur Cadapeaud se porta à leur rencontre, ce n’était qu’une erreur d’orientation !

    A la Libération, Karl Rosenberg devint secrétaire de mairie et aida les deux communes à remettre de l’ordre dans leur fonctionnement. Karl et Gertrud reprirent leur nom de Rosenberg et obtinrent très rapidement la nationalité française. Ils gardèrent des contacts amicaux avec les familles qui leur avaient sauvé la vie et les enfants passaient leurs vacances les uns chez les autres.

    Le 11 février 2007, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Georges Cadapeaud et à son épouse Madame Jeanne Cadapeaud.

    Documents annexes

    Article de presse -Sud ouest du 11/01/1996Article de presse -Sud ouest du 11/01/1996
    9 novembre 2013 08:59:55

    Articles annexes