Dossier n°11008 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2007

André Poulin

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 29/06/1900
Date de décès : 21/03/1993
Profession : Cultivateur

Raymonde Poulin Hemon

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 06/07/1910
Date de décès : 03/11/1995
Profession : Cultivatrice
    Localisation Ville : Le Bardon (45130)
    Département : Loiret
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Nathan Gradsztein arrive à Paris à l’âge de 17 ans en 1926 suivant son frère Bernard. Il épouse Esther Biderman arrivée en 1920 avec ses parents et ses trois frères. Nathan et Esther se marient en 1930. Il travaille pour des maisons de couture et fait aussi du « sur mesure » pour sa propre clientèle. Ils ont trois enfants, Maurice né en 1930 qui décède à l’âge de cinq ans, Albert né en 1934 et Régine née en 1938. Une fille prénommée Ida naît en 1942. Le couple s’installe rue de Hauteville à Paris dans le 10ème arrondissement.

    En juin 1942, Nathan Gradsztein, tailleur, entend une rumeur d’une éventuelle rafle des Juifs à Paris. Avec sa femme Esther, il décide de passer la nuit à l’atelier. Le lendemain matin, la police arrive à l’appartement cherchant Nathan. Esther, qui était enceinte, prétend ne pas savoir où se trouve son mari. On n’arrêtait pas encore les enfants et les femmes enceintes à ce moment-là. Quand Nathan rentre chez lui, il décide avec Esther de cacher immédiatement les enfants.

    Avec l’aide d’une voisine, Madame Madeline, Albert et Régine sont envoyés dans une ferme en province. Après quelques mois, ils sont transférés avec d’autres enfants juifs chez Madame Bouché à Baule dans le Loiret. Les enfants ont des faux papiers. Les conditions de vie sont mauvaises et les parents manquent beaucoup à leurs enfants.

    Pendant ce temps, Esther et son bébé Ida s’installent dans le village du Bardon chez André et Raymonde Poulin qui ont quatre enfants. C’était une famille modeste tirant ses revenus de la ferme. En 1943, André Poulin héberge aussi Albert et Régine. C’est lui qui est allé chercher les enfants. Régine devient inséparable d’Andrée, l’une des filles Poulin qui était de son âge. Esther étant de nouveau enceinte restait dans la maison et aidait Raymonde dans ses tâches ménagères Nathan, resté à Paris, fut arrêté sur dénonciation en essayant d’apporter une machine à coudre de Paris chez les Poulin, pour continuer à travailler. Il fut interné à Drancy et déporté à Auschwitz, où il fut assassiné.

    André et Raymonde Poulin prirent soin d’Esther et ses quatre enfants pendant plus de deux ans. Les enfants allaient à l’école ensemble et à la messe le dimanche. Après la Libération, les Gradsztein retournèrent à Paris mais gardèrent des contacts étroits avec leurs sauveurs. Régine raconta plus tard combien sa mère était reconnaissante envers les Poulin qui lui ont sauvé la vie ainsi que celle de ses enfants.

    Le 11 février 2007, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur André Poulin et à son épouse Raymonde Poulin.

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes

    Aucun autre article