Dossier n°11023 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2007

Mélina Bouland Lebrun

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 07/10/1896
Date de décès : 27/09/1984
Profession : Retraitée

René Bouland

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 17/06/1901
Date de décès : 18/05/1972
Profession : retraité
    Localisation Ville : Courlon-sur-Yonne (89140)
    Département : Yonne
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    René & Mélina Bouland
    En juillet 1942, lorsque la police française aux Questions Juives organise la rafle du Vel d’Hiv, les consignes de la préfecture sont claires : « Constituer des équipes spéciales composées d’un gardien en tenue et d’un policier en civil qui devront agir avec le plus de rapidité possible, sans paroles inutiles et sans commentaires… ».
    Entendant un bruit dans l’escalier, Malka Golub, la mère d’Henri, dit «Riri», n’a que le temps de le confier à sa voisine de palier : Henri ne reverra jamais ni sa mère, Malka, ni son père, Judka, déporté sans retour vers Auschwitz le 25 juin 1941.

    Les parents d’Henri Golub étaient des Juifs polonais arrivés en France au début des années 30. Ils se rencontrent à Paris et se marient en 1936. Malka née Olczak et Judka Golub sont tailleurs et travaillent au magasin du Louvre. Ils se lient d’amitié avec Charles Vicens.
    Henri naît au printemps 1940. 
    Le 14 mai 1941, Judka, est convoqué au commissariat dont il ne reviendra pas. Il sera déporté sans retour par le convoi nu° 4 du 25 juin 1941 vers Auschwitz. Il y meurt d’épuisement le 2 septembre 1942.

    Quelques jours après la rafle du Vél’ d’Hiv, le 21 juillet 1942 une nouvelle vague d’arrestations est ordonnée à Paris. Malka Golub entend les policiers dans les escaliers. Elle a juste le temps de confier son bébé Henri, âgé de 30 mois, à une voisine. 
    Malka est arrêtée et sera déporté sans retour par le convoi n° 22 vers Auschwitz qui transporte 500 enfants et 500 adultes. Il se restera que 7 survivants de ce convoi en 1945.

    Henri Golub est alors conduit chez les Vicens et le confient à leur beau-frère et leur belle-sœur à Arras. Henri passera ainsi quelques temps à Arras, chez la soeur de Mélina Bouland qui l’envoie par la suite à Courlon-sur-Yonne par Mélina* et René Bouland. Henri n’a pas trois ans. 
    C’est un couple de retraités, sans enfant, qui avait une charcuterie en banlieue parisienne. 
    Henri est présenté à tous comme leur neveu. 
    Parfois, il doit se cacher dans la cave quand les Allemands approchent trop près. 

    Henri Golub restera à Courlon jusqu’en 1948, année où il ira vivra chez une tante. 
    De son enfance chez les Bouland*, il dira plus tard dans une interview à Elle le 4 septembre 1978 : « En réalité, mes souvenirs commencent dans un village de l’Yonne où je fus accueilli par un couple sans enfants qui m’adopta, pas au sens littéral car j’étais officiellemenent « fils adoptif de la France », c’est-à-dire pupulle de la nation.
    J’ai vécu une partie de mon enfance avec ces gens généreux et bons que j’appelais « mon oncle » et « ma tante ». Je m’imaginais que la vie était ainsi faite et que certains enfants avaient un père et une mère, d’autres, un oncle et une tante. Moi, j’appartenais à la deuxième catégorie. 
    Je ne souffrais pas d’être orphelin, j’ignorais ce que cela signifiait. Un père, une mère, je ne savais pas vraiment ce que c’était. […] Plus tard, beaucoup plus tard, je me suis aperçu que tous les enfants avaient un père et une mère. Cela m’a posé des problèmes. […] Aujourd’hui, mes parents, ce sont les 6 millions de Juifs assassinés.
    Lorsque ma fille sera en âge de comprendre, je lui expliquerai comment et pourquoi le grand-père et la grand-mère qu’elle n’a pas connus sont morts. On dit qu’il vaudrait mieux oublier tout cela. Je crois, au contraire, qu’il faut rester lucide, informé et vigilant.
    « 

    Henri Golub retournait chaque week-end dans la maison des Bouland. « Ils étaient très famille, ils auraient voulu l’adopter« , se souvient Mme Demeester, leur voisine. « Courlon, c’était la cellule familiale reconstituée« , dit Déborah la fille d’Henri. 

    Mélina Bouland (1896-1984) et René Bouland (1901-1972) reposent à l’entrée du cimetière de Courlon, sous une plaque de marbre où il est écrit « Justes parmi les nations ».

    Le 22 Mars 2007,  l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les nations à Monsieur René Bouland et son épouse Mélina.


    Documents annexes

    Article de presse du 27/01/2006Article de presse du 27/01/2006
    6 novembre 2013 08:40:35
    Article de presse - L'Indépendant de l'Yonne du 15/11/2005Article de presse – L'Indépendant de l'Yonne du 15/11/2005
    6 novembre 2013 08:39:41
    Article de presse - Prairial 2006Article de presse – Prairial 2006
    6 novembre 2013 08:38:53
    Invitation  cérémonie BoulandInvitation cérémonie Bouland
    6 novembre 2013 08:37:25

    Articles annexes