Dossier n°11027 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Auguste Colin

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 07/03/1893
Date de décès : 30/08/1953
Profession : Jardinier

Marie (Morizy) Colin

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 04/04/1894
Date de décès : 22/06/1971
Profession : Nourrice

    L'histoire

    Auguste et Marie Colin

    Marie et Auguste Colin habitaient avec leur fille Marguerite, 17 ans, route des Bains à Chantraine. Marie Colin est nourrice. Son mari Auguste est jardinier.

    Épinal, 10 août 1942. Secondée par la police française, la Gestapo procède à l’arrestation, en tant que juifs, de Paul Glicenstein et de son épouse Cyrla (née Baron), de nationalité française, à leur domicile, 18, rue des Minimes. Le couple est mis derrière les barbelés de Drancy avant sa déportation sans retour vers Auschwitz.
    Installés à Épinal juste après la guerre de 1914 et marié à Épinal, Paul Glicenstein et Cyrla née Baron, habitaient 18, rue des Minimes. Marchands forains en vêtements féminins et bonneterie pour hommes, ils se déplacent de ville en ville.
    Ils ont deux filles nées à Épinal : Ida, née en 1928, et sa cadette Josette, née en 1938.

    Après la naissance d’Ida, Régine Baron, la sœur de Cyrla, arrive de Pologne pour s’occuper de la petite fille.

    Après la déclaration de la guerre, en 1939, Paul et Cyrla, placent la petite Josette à Chantraine, chez Marie Colin. Ida venait rejoindre sa petite sœur durant les vacances scolaires.

    Le 10 août 1942, Paul Glicenstein (41 ans) et son épouse Cyrla (39 ans) sont arrêtés à Épinal par la Gestapo et un policier français puis parce que juifs et transférés à Drancy. Ils seront déportés sans retour vers Auschwitz par le convoi n° 32.

    Auguste, 49 ans, et Marie Colin, 48 ans, prennent alors en charge les deux fillettes, Idaet Josette. Ils seront aidés par leurs voisins, les Thiriet.
    Les deux fillettes seront protégées et choyées par le couple.

    Plusieurs mois plus tard, les Allemands viennent perquisitionner le domicile d’un voisin nommé également Colin, maire de Chantraine.

    Averti, Auguste Colin dissimule Ida et JosetteAuguste Colin et recouverte de purin…
    Auguste, Marie et leurs voisins, la famille Thiriet, qui accueillaient souvent les fillettes, décident qu’elles ne sont plus en sécurité et recherchent un endroit sûr.

    Les deux filles quittent la région et passent la ligne de démarcation grâce à une chaîne de solidarité. L’aînée, Ida, voyage en train seule tandis que la plus jeune est prise en charge par un couple depuis Paris.
    Elle arrive à Bollène dans le Vaucluse, où elle est accueillie par des cousins de sa mère, la famille Rozenberg. Elle y retrouvera Marceline, qu’elle avait rencontré à Épinal.
    Marceline, arrêtée et déportée à 15 ans avec son père à Auschwitz, deviendra une réalisatrice et une écrivain reconnue sous le nom deMarceline Loridan-Ivens…

    Du Vaucluse, Ida connaîtra ensuite des abris dans le Puy-de-Dôme et l’Allier.
    Josette, quant à elle, est prise en charge par un couple de Parisiens.

    A la Libération, les deux orphelines Glicenstein retournent dans les Vosges auprès des Colin et des Thiriet.
    En 1946, retrouvées par des tantes, elles rejoindront des membres de leur famille juive aux USA.
    Devenue citoyenne américaine, Ida changera de prénom pour retenir celui de Jacqueline. Elle se marie et aura deux enfants.
    Elle n’oubliera jamais Auguste et Marie Colin à qui elle écrira très régulièrement. « Marie était heureuse de nous montrer toutes ces lettres qui venaient des États-Unis« , raconte Gabriel Colin, leur neveu.
    Avant son décès en 1994, elle rédigera ses souvenirs sous le titre de Take care of Josette (Prends soin de Josette sont les derniers mots que sa mère lors de son arrestation). Josette, elle, vit toujours aux États-Unis.

    Le 27 Février 2008, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Auguste Colin et son épouse Marie.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    6 mars 2019 11:18:50
    Dossier 11027 - Colin; Articles de presseDossier 11027 – Colin; Articles de presse
    3 décembre 2011 17:27:31

    Articles annexes