Dossier n°11046 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marie-Louise (Bonnafon) Menou

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 27/05/1912
Date de décès : 06/11/1996
Profession : gérante de café
    Localisation Ville : Lacaune les Bains (81230)
    Département : Tarn
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Abraham Zoltroboda est né le 18 mai 1901 à Garwolin (Pologne). Il arrive en France en 1926. Rosa Zoltroboda, née Geller, est née le 5 février 1907 à Stockholm (Suède). Elle arrive en France vers 1915-1920. Ils sont tous les deux déclarés « apatride ».
    Ils demeurent avant la guerre au Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne) et exercent la profession de tailleurs pour dames. Leur fils, Camille, est né le 17 juin 1934, sa sœur, Sarah, est née le 11 novembre 1926 et sont « Français » de naissance.
    Le père est arrêté le 14 mai 1941 comme juif apatride et envoyé en détention au camp de Beaune-la-Rolande. Là, il parvient à obtenir de médecins juifs internés un certificat de dérangement mental et est envoyé à l’asile d’aliénés de Cémoi-lès-Aubrais, près d’Orléans. Grâce au médecin-chef, le Docteur Caron, il sera muté à l’Hôpital Sainte-Anne à Paris où il restera jusqu’au débarquement de 1944.
    Au printemps 1942, des inspecteurs français se présentent pour arrêter la mère et les enfants. Mais, avant leur retour prévu le lendemain, elle décide de prendre le train pour Bordeaux afin de rejoindre la petite ville de Bazas où elle a des connaissances. Mais, lors d’un essai de passage de la Ligne de Démarcation, elle est arrêtée et envoyée au camp de Rivesaltes. Elle en sera libérée au bout de deux mois grâce à ses enfants nés français.
    Restés seuls, les deux enfants vont rejoindre une tante dans un hôtel de Pau et, après la libération de leur mère, ils sont tous assignés à résidence à Lacaune (Tarn), bientôt rejoints par leur jeune cousin, René Panaras.
    Entre courant 1942 et la Libération du Sud-Ouest, lorsque la mère et sa fille Sarah vont passer la nuit ou séjourner au Maquis pour échapper aux rafles, c’est la patronne du bar situé au rez-de-chaussée de l’immeuble, Marie-Louise Menou, qui recueille et héberge les deux cousins en les faisant coucher avec son fils André. Elle les traite avec bonté, leur offre des distractions, leur permet de continuer à fréquenter l’école, où leur maître est Monsieur Curval.
    L’assignation à résidence faisait obligation d’aller signer la présence au Commissariat chaque lundi. La mère et ses enfants étaient avertis de l’imminence des rafles et allaient donc se cacher au maquis un ou deux jours, voire une semaine.
    Marie-Louise Menou a mérité toute notre reconnaissance pour son dévouement et sa générosité.

    Le 20 mai 2007, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné, à Madame Marie-Louise Menou, le titre de  Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie MenouInvitation cérémonie Menou



    Mis à jour il y a 6 mois.