Dossier n°11100 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2007

Léah Dauga Lesbarrer

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 23/03/1909
Date de décès : 24/04/1969
Profession : agricultrice
    Localisation Ville : Coustilles-par-Aveyron-bergelle (32290)
    Département : Gers
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Léah Dauga
    Octave Lévy, un commerçant juif habitait à Metz en Moselle avec sa femme Yvonne Mariette, leurs deux enfants, Micheline Sarah née en 1929, Bernard né en 1931 et leur grand-mère Célestine. Dans l’armée française, Octave était stationné sur la Ligne Maginot près de la frontière allemande.

    Après l’invasion de la France par les Allemands, Yvonne écrivit à sa belle-mère et ses enfants qui demeuraient à Civray dans la Vienne, où habitait un ami de la famille. Civray était en zone occupée et la famille devait porter l’Etoile jaune. Octave les rejoignit quand il fut démobilisé de l’armée après l’armistice. Quand les arrestations et les rafles de Juifs commencèrent, la famille s’enfuit à pied vers le sud, passant la ligne de démarcation pour aller dans la zone sous autorité italienne. En septembre 1943 les Allemands contrôlèrent ces régions et pénétrèrent chez les Lévy. Trouvant Célestine seule, ils s’emparèrent de ses bijoux et repartirent. La famille s’enfuit à nouveau, cette fois pour le hameau de Coustilles, près d’Avéron-Bergelles dans le Gers, où des amis de Civray leur avaient donné une adresse « en cas d’urgence. »

    Les Lévy se rendirent chez Léah Dauga qui habitait dans le village avec son fils Georges. Son mari, fermier avait été fait prisonnier en 1940. Léah Dauga leur donna une maison abandonnée qui se trouvait sur ses terres. Malgré les conditions précaires et le danger immédiat, Léah Dauga s’assura qu’ils avaient tout ce dont ils avaient besoin et les traita avec chaleur et affection. La famille commença à travailler dans l’agriculture et Yvonne prenait des travaux de couture à faire pour les villageois. Octave, Yvonne et Micheline qui avait quinze ans rejoignirent la Résistance. Le curé de Bergelle-Avéron leur procura des faux papiers au nom de Levesque, des cartes d’alimentation et des vêtements pour les enfants. Par chance, les Allemands cherchaient la famille Lévy dans un autre village, ce qui leur permit de rester cachés et évita à Léah Dauga d’être arrêtée et interrogée.

    La famille Lévy resta chez Léah Dauga jusqu’à la Libération puis retourna à Metz. Les familles restèrent en contact étroit après la fin de la guerre. Les Lévy restèrent toujours reconnaissants à Léah Dauga de leur avoir sauvé la vie en ces temps sombres et difficiles.

    Le 24 juin 2007, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Léah Dauga.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    18 avril 2019 16:43:32
    Article de presse Article de presse
    18 avril 2019 16:43:04

    Articles annexes