Dossier n°11133 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Clotilde Gaillard

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 31/08/1907
Date de décès : 03/05/2008
Profession : Vice-Présidente de la Croix Rouge du Canton

Marie-Aimée Marcelle (Monnet) Gaillard

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 20/12/1883
Date de décès : 07/03/1970
Profession :
    Localisation Ville : La Clayette (71800)
    Département : Saône-et-Loire
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Isaac Hakim est né en Turquie, il arrive en France en 1925 à l’âge de 20 ans. Zafira Lévy, sa future épouse, quitte de son côté Istamboul en 1930. Ils se marient en 1932 et de cette union naissent 4 enfants : Robert en 1932, Rébecca en 1935, Monique en 1937 et Albert en 1940. La  famille Hakim habite rue Pareille à Lyon où Isaac est marchand forain. Fin 1939, Isaac Hakim s’engage comme volontaire dans l’armée française, mais il est fait prisonnier et, parce que juif, envoyé dans un camp disciplinaire en Allemagne. Zafira, enceinte d’Albert, reste seule à Lyon avec les enfants. 1942 : les conditions de vie deviennent très difficiles, la chasse aux juifs s’intensifie. Zafira Hakim craint pour la sécurité des enfants aussi décide-t-elle, sur les conseils de la Maison des Prisonniers, de séparer les enfants et de les éloigner de Lyon. C’est ainsi que Rébecca, âgée alors de 7 ans, part avec un groupe d’enfants de prisonniers à la Clayette . Rébecca est confiée à Mme Marie Aimée Gaillard et à sa fille Clotilde à la demande express de M Fonlupt, maire de la Clayette, qui connaît la discrétion des dames Gaillard, qualité indispensable pour la sécurité d’une petite fille juive. Rébecca fait un premier séjour de 3 mois puis elle retourne chez Clotilde et sa mère pour 6 mois. Finalement, Marie Aimée et Clotilde Gaillard qui connaissent les risques que courent l’enfant à Lyon proposent à Mme Hakim de garder la fillette à la Clayette. Et c’est ainsi, que Rébecca séjourne chez les dames Gaillard de 1942 à 1945 où elle est scolarisée à l’Ecole Libre, et fréquente l’église pour ne pas éveiller les soupçons. Pour l’entourage, elle est simplement une fille de prisonnier mise à l’abri à la campagne. Rébecca est choyée par Marie Aimée et Clotilde : elle est l’enfant de la maison. Clotilde lui dit même  » Je suis ta 2ème Maman  » mais elle tient à ce que Rébecca ne soit pas complètement séparée des siens et pendant toute cette période elle prendra le risque d’emmener régulièrement la petite fille rendre visite à sa mère à Lyon. Isaac est libéré est 1945 et la famille Hakim a le bonheur de se retrouver Des liens très forts se sont tissés pendant ces 3 années entre les familles et Rébecca continuera à passer toutes ses vacances chez les dames Gaillard. Une affection et un attachement qui perdurent encore aujourd’hui comme le prouve la présence assidue de Rébecca et de sa soeur Monique auprès de Mme Clotilde Gaillard.

    le 30 Juillet 2007, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Mesdames Clothilde et Marie-Aimée Gaillard, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 2 semaines.