Les Justes
Jeanne Denise (Delpierre) Mare
Année de nomination : 2007Date de naissance : 24/07/1912
Date de décès : //
Profession : Serveuse
Raymond Alcide Mare
Année de nomination : 2007Date de naissance : 25/03/1905
Date de décès : 22/07/1994
Profession : Boulanger
Département : Yonne
Région : Bourgogne-Franche-Comté
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire

Raymond & Jeanne Mare
Le 14 mai 1941, Szmul Asenhejm, fourreur juif originaire de Pologne s’est rendu à la convocation du « Billet Vert » à la caserne de gendarmerie de la rue de Béarn dans le IIIème arrondissement de Paris. Son épouse Brandla également originaire de Pologne est autorisée à lui apporter une valise avec des vêtements et de la nourriture pour quelques jours. Il est immédiatement transféré à la gare d’Austerlitz et interné au camp de Pithiviers dans le Loiret, inscrit sous le numéro d’ordre 45 et affecté au baraquement 9 puis 3. Il travaille comme bûcheron dans la forêt de Chilleurs-aux-Bois du 24 septembre au 1 décembre 1941.
Brandla lui rend visite à plusieurs reprises avec leur jeune fils Benjamin né en 1933. Pendant son internement qui dure une année, il fait fabriquer par un camarade interné un porte-plume en bois pour son fils. Ce dernier le garde depuis précieusement.
Juste après que Szmul ait été déporté à Auschwitz par le convoi n°4 du 25 juin 1942, la concierge de leur immeuble, qui se situe au 1 rue Blondel, prévient Brandla d’une nouvelle vague d’arrestations et de ne pas ouvrir sa porte quand on viendrait l’arrêter. Brandla décide donc dans l’urgence de quitter Paris avec son fils âgé de 9 ans pour Sens dans l’Yonne où elle rencontre un boulanger, Raymond Mare et son épouse Jeanne qui habitent rue Abélard, couple sans enfant.
Tous deux étaient dans la Résistance et leur proposent de rester chez eux. Brandla découd alors leur étoile jaunes. Ils sont présentés aux voisins comme étant des membres de la famille Mare et cette dernière leur fournit de faux papiers d’identité.
La journée, Brandla vit dans des conditions quasi normales au sein de la famille, elle aide aux tâches quotidiennes et la nuit, elle dort sous les combles du grenier par précaution d’une rafle éventuelle ou d’une descente de police. Benjamin quant à lui est envoyé chez une cousine des Mare, Madame Hinot, à Bonval, petit hameau à quarante kilomètres de Sens, où on lui donne le prénom de Teboul. Patriotes, Raymond et Jeanne Mare n’ont jamais hésité à risquer leur vie pour cacher une femme juive et son enfant et pour la libération de la Patrie en hébergeant aussi des résistants.
Jeanne est ouvrière dans une usine qui avait été aryanisée. Elle reçoit l’ordre de l’état-major FTP, d’incendier les réserves de matières premières. Alors dans la nuit du 14 octobre 1943, Jeanne entreprend avec une amie le sabotage de l’usine de la Mousse qui emploie 270 personnes et qui fabrique des filets de camouflages pour l’armée allemande.
Une fois la région libérée en août 1944, Brandla retrouve son fils et les deux familles restent en lien. Elle retrouve son appartement à Paris qui avait été spolié. Elle se rend avec Benjamin tous les jours à l’hôtel Lutétia pour attendre le retour de Szmul qui malheureusement avait péri dans les camps.
En 2006 Jeanne Mare reçoit la médaille de la Résistance pour avoir participé à la libération de la ville de Sens.
Le 30 octobre 2007, Yad Vashem, Institut International pour la mémoire de la Shoah a décerné à Raymond Mare et à son épouse Jeanne, le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
![]() | Article de presse |
![]() | Invitation cérémonie Mare |