Dossier n°11183 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Anna Ehret Arnold

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 09/04/1903
Date de décès : 16/10/1967
Profession : sans profession

Léon Ehret

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 09/04/1887
Date de décès : 12/07/1949
Profession : Teinturier
    Localisation Ville : Villeurbanne (69100)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Jacques et Zysel Szepes, originaires de Pologne habitaient à Bruxelles avec leur fils Henri. En novembre 1942, les Szepes ont fui la Belgique pour la zone libre dans le sud de la France. Ils trouvèrent refuge chez Léon et Anna Ehret qui habitaient avec leur fils Roland à Villeurbanne dans le Rhône, à quelques kilomètres de Lyon.

    Léon et Anna, des fervents catholiques étaient originaires d’Alsace. Ils accueillirent la famille Szepes et connaissant leur véritable identité décidèrent de faire tout leur possible pour leur permettre de survivre.

    En arrivant chez les Ehret, Zysel était enceinte de son second enfant André, qui naquit le 31 décembre 1942. Les Ehret insistèrent pour que la famille reste avec eux, en leur donnant une petite chambre dans leur appartement ainsi que des faux papiers d’identité qui permettaient à Jacques de travailler de temps en temps comme coiffeur.

    Le 1er mai 1943, trois soldats allemands demandèrent aux Ehret s’ils hébergeaient des « terroristes ». Léon leur répondit en allemand qu’il parlait couramment qu’il avait lui-même combattu pendant la Première Guerre mondiale et avait été décoré. Apparemment impressionnés par sa réponse, les Allemands saluèrent Léon et quittèrent la maison sans perquisitionner. Les Szepes, qui étaient cachés et silencieux, entendirent toute la conversation. Grâce au courage de Léon, les sept personnes du logis furent sauvées cette nuit-là d’une mort probable.

    Léon et Anna s’assuraient que les Szepes ne manquent de rien, y compris vêtements et nourriture. Malgré le risque couru d’héberger quatre Juifs étrangers, ils n’hésitèrent jamais à faire tout leur possible pour les aider.

    Anna Ehret aidait son mari dans tout ce qu’il faisait. Elle alla en Belgique chercher des bijoux que les Szepes avaient laissés. Elle courut un risque énorme dans cette aventure.

    Vers la fin de la guerre, la crainte d’une dénonciation s’amplifia. Léon Ehret déplaça la famille juive vers un grenier vide sans électricité et lui et sa femme continuèrent à s’occuper d’eux. Grâce au courage et à l’humanité de la famille Ehret, les Szepes ont survécu à la guerre.

    Le 31 octobre 2007, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné, à Monsieur Léon Ehret et à son épouse Anna, le titre de Justes parmi les Nations.

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie



    Mis à jour il y a 2 mois.