Dossier n°11206 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Hélène Zemmour Cornu

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 07/03/1912
Date de décès : 11/11/2005
Profession : mère de 5 enfants
    Localisation Ville : Saint Florent sur Cher (18400)
    Département : Cher
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Joseph et Léa Mendelsweig arrivent de Pologne au début du 20e siècle. Joseph est fourreur. Ils ont deux enfants, Léon et Jacques. Deux autres fils naîtront à Paris, Maurice, né à Paris le 29 décembre 1906, et Roger.
    Ils habitent 7, passage de la Ferme-Saint-Lazare dans le 10e arrondissement de Paris.
    Kissel, né en 1871, et Sarah Katz arrive également de Pologne au début du 20e siècle avec leur fils Adolphe. Kissel est cordonnier. Ils auront deux autres enfants née à Paris, Fanny et Esther.
    Ils habitent 102, rue Saint-Maur, dans le 11e arrondissement de Paris.

    En 1942, Maurice Mendelsweig, et son épouse, Fanny née Katz, née à Paris le 12 janvier 1910, fourreurs à domicile, habitaient dans un pavillon en location, 28, route de Combault à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne).
    Ils ont eu deux enfants : Georges, né en 1931, et Jeanine, née en 1937.
    Les enfants fréquentent l’école communale de Villiers-sur-Marne.

    En juillet 1942, Maurice, 36 ans, et Fanny, 32 ans, sont arrêtes et déportés sans retour de Drancy vers Auschwitz. Ils seront assassinés le 25 septembre 1942.
    Kissel Katz, le père de Fanny, veuf, âgé de 71 ans, est également arrêté et déporté sans retour.

    Après l’arrestation de leurs parents, les enfants sont envoyés en pension dans une famille catholique à Villiers-sur-Marne, où ils resteront jusqu’à la fin de l’été 1943. Les frais de pension sont réglés par leur oncle, Jacques Mendelsweig qui se cachait à Paris.
    Leur oncle, Jacques, voyant la situation qui empire pour les juifs, décide que sa mère, Léa et ses petits-enfants doivent quitter la région parisienne pour se rendre en zone sud.

    Léa Mendelsweig habitait rue de la Ferme-Saint-Lazare à Paris dans le 10e arrondissement. Par l’intermédiaire de ses voisins et amis, M. et Mme Penverne, elle est mise en contact avec leur jeune cousine âgée d’une trentaine d’années, Hélène Zemmour, qui devait accoucher prochainement de son 5e enfant.

    Hélène habite Massoeuvre, près de Saint-Florent-sur-Cher dans le Berry. Hélène, née Cornu, est mariée avec Charles Zemmour, un juif qui faisait partie d’un réseau de résistance.

    Jeanne Penverne devait justement s’y rendre pour l’aider, elle lui fit part de leur situation inquiétante, et sans hésiter, malgré les risques encourus à cette époque, Hélène, enceinte de Yves et déjà mère de quatre filles, Jocelyne, Arlette, Françoise et Ghislaine, accepte de prendre en pension Léa et ses deux petits-enfants.
    A l’automne 1943, Léa et les deux enfants arrivent à Massoeuvre, convoyés par Jacques Mendelsweig.

    Hélène Zemmour, chaleureuse et pleine de vie les traite comme des membres de sa famille avec une grande générosité. Hélène et Léa deviennent très amies. Les deux enfants garderont de cette époque de très bons souvenirs.
    Léa Mendelsweig passe ses journées chez Hélène et dort chez Louis Martin, l’ancien maire communiste de Florent-sur-Cher, qui tient un café-épicerie dans le village.
    Lorsque Hélène Zemmour est prévenu d’une inspection de la police ou de la gendarmerie, Louis Martin l’emmène dans la barque de son père, traverse le Cher et ils restent cachés dans les bois jusqu’à ce que le danger passé.

    Léa Mendelsweig, Georges et Jeanine resteront chez Hélène Zemmour jusqu’à la Libération, en août 1944.

    A Massoeuvre, tout le village savait que la grand-mère et les petits-enfants étaient chez les Zemmour, mais personne ne posait de question.

    Ils n’oublieront jamais cette formidable femme au grand coeur et lui en restent reconnaissants à tout jamais, car c’est grâce à elle s’ils ont eu la vie sauve.

    Le 13 Mai 2008, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Hélène Zemmour.

    Exposition: les Justes de Saint-Amand-Montrond

    Articles annexes

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