Dossier n°11228 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Honorine (Pagnon) Abribat

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 26/02/1905
Date de décès : 02/09/1985
Profession : sans profession

Bertrand Pagnon

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 08/08/1871
Date de décès : 16/09/1957
Profession : agriculteur

Marie (Bordes) Pagnon

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 07/04/1867
Date de décès : 14/05/1985
Profession : Epicière
    Localisation Ville : Lagardelle-sur-Lèze (31870)
    Département : Haute-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Honorine Abribat, née en 1905, vivait à Toulouse. Son mari, Raymond, avait été capturé en 1940 et était prisonnier de guerre en Allemagne. La Croix-Rouge organisait des réunions régulières pour les épouses de prisonniers de guerre, et c’est lors d’une de ces réunions qu’Honorine rencontra Estelle Sarfatti, dont le mari Avraham, était aussi prisonnier de guerre, et les deux femmes devinrent amies.

    En avril 1944, certains membres de la famille d’Estelle furent arrêtés et déportés vers l’Est. Estelle contacta son amie Honorine et lui demanda de l’héberger. Honorine accepta rapidement et prit chez elle, Estelle et Vital son fils âgé de 12 ans. Quelques jours plus tard, Honorine décida de quitter Toulouse avec ses deux protégés juifs. Les trois s’installèrent chez les parents d’Honorine, Bertrand et Marie Pagnon, qui vivaient dans une ferme, dans le village de Lagardelle-sur-Lèze en Haute-Garonne. Peu de temps après, deux couples de la famille d’Estelle arrivèrent aussi à la ferme : Monsieur et Madame Sarfatti et leur fils Josué âgé de 15 ans ainsi que Monsieur et Madame Berkman et leur fils Albert âgé de 5 ans. Ils ne restèrent que quelques jours à la ferme puis trouvèrent un logement ailleurs.

    A peu près au même moment, des soldats de la division SS « Das Reich » arrivèrent dans le village de Lagardelle et un officier fut logé dans la ferme des Pagnon. A la suite du Débarquement, la division SS qui avait été stationnée dans le sud de la France, reçut l’ordre de se déplacer vers le nord pour arrêter l’avance des alliés. Le 10 juin 1944, ces soldats ont massacré 642 civils français dans le village d’Oradour-sur-Glane, dans la région du Limousin. Ainsi, même s’il était clair que la France allait rapidement être libérée, le danger que constituaient les troupes allemandes et les milices françaises s’intensifiait. Estelle et Vital furent autorisés à rester à la ferme, et Estelle fut présentée aux soldats allemands ainsi qu’aux villageois comme femme de prisonnier de guerre et amie d’Honorine.  Estelle et Vital y restèrent jusqu’à la Libération.

    Après la guerre, les deux maris revinrent et les deux familles sont restées amies.

    Le 5 décembre 2007, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Madame Honorine Abribat et ses parents, Monsieur Bertrand Pagnon et son épouse Madame Marie Pagnon, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 3 mois.