Dossier n°11237 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2008

Louis Petit

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 08/09/1901
Date de décès : 17/04/1987
Profession : Cultivateur

Léa (Sanvert) Petit

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 22/03/1906
Date de décès : 08/04/1992
Profession : Cultivatrice
    Localisation Ville : Saint-Mamert (69860)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    La famille LEVY de SOUZA est implantée en Alsace depuis plusieurs siècles.
    Après l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne en 1871, un aïeul s’expatria au Brésil. Il s’y fit une situation et devint une telle personnalité que l’état brésilien lui proposa d’adopter un nom du pays. C’est ainsi que le nom devint  » Levy de Souza « . Même lorsque l’aïeul revint en France pour s’y installer.

    Avant la guerre, le père de famille possède une entreprise familiale de textile, rue d’Aboukir, qui est mise sous administration provisoire

    De juillet 41 à début 42, la famille s’installe dans sa maison de campagne, à La Chapelle sur Aveyron (dans le Loiret). Olivier (né en 32) et son frère (né en 28) vont à l’école sous le nom de de SOUZA.

    Début 42, fort heureusement prévenus par le secrétaire de mairie, M. Guyard, d’une arrestation imminente, la famille fuit, cachée dans un camion de marchandises vers la zone libre. Arrivée à Lyon, une maison est trouvée à Oullins, qui appartient à M. & Mme COLET. Ce sont eux qui vont présenter aux LEVY de SOUZA des fermiers habitant le Beaujolais.

    En 1943, ces fermiers, Louis et Léa PETIT, habitent un hameau perdu dans la campagne. Ils accueillent les LEVY de SOUZA à bras ouverts. Ils leur allouent une grande pièce mitoyenne de la porcherie et du clapier. Ils fournissent tout le matériel nécessaire à la vie courante. Tout ceci sans aucune contrepartie financière.

    Ce couple avait la quarantaine et deux enfants, un garçon de 18 ans, Roger, et une fille de 5 ans, Irène, plus une autre petite réfugiée de 3 ans qu’ils hébergeaient gratuitement.

    Les PETIT sont décédés et leur fils aussi. Mais la famille de SOUZA est restée en relations amicales avec Irène.

    L’implantation en France de la famille Levy de Souza remonte à plusieurs siècles mais ayant dû quitter l’Alsace après son annexion par l’Allemagne en 1871, un aïeul s’expatria au Brésil où le patronyme de Lévy fut complété par  » de Souza « 
    Revenu en France, il garda l’intégralité du nom.

    En 1939, Albert et Simone Levy de Souza habitent à Paris avec leurs 2 enfants Bertrand et Olivier respectivement âgés de 11ans et 7 ans.
    Albert Lévy de Souza dirige l’entreprise familiale de textiles à Paris, rue d’Aboukir.
    A la déclaration de la guerre la famille fuit Paris, et après un certain nombre de déplacements elle s’installe en juillet 1941 dans sa maison de campagne près de Montargis dans le Loiret, où Bertrand et Olivier vont à l’école sous le nom de Souza.
    Tandis que l’entreprise familiale est mise sous la coupe d’un administrateur désigné par Vichy.

    Mais début 1942, la situation se dégrade : la chasse aux juifs a commencé en zone occupée.
    Prévenue d’une menace d’arrestation, la famille de Souza gagne la zone libre cachée dans un camion de marchandises.
    Ils louent une maison dans la proche banlieue de Lyon, à Oullins.
    De très bonnes relations se nouent avec les propriétaires M et Mme Colet, et, en 1943 lorsque les menaces s’aggravent encore pour les juifs, ce sont eux qui adressent Albert de Souza et sa famille à Louis et Léa Petit à Saint Mamert.

    Louis et Léa Petit sont agriculteurs, âgés d’une quarantaine d ‘années ils sont les parents de Roger 18 ans, et d’Irène 5 ans, et abritent déjà une petite réfugiée de 3 ans Elise (dont la trace n’a pas été retrouvée)
    Ils accueillent chaleureusement Albert et Simone et leurs 2 fils.
    Ils mettent à leur disposition une grande pièce vide dans l’enceinte de la ferme loin de tout passage et leur fournissent gracieusement le matériel de la vie courante
    Les Petit savent qu’ils hébergent une famille juive et risquent une dénonciation, d’autant que dans les alentours vivent des collaborateurs et des miliciens.
    La vie s’organise dans la plus grande discrétion : Bertrand ,Olivier et leur père aident aux travaux des champs et souvent le soir les familles se retrouvent.

    Grâce à l’aide et à la protection de Louis et Léa Petit, la famille de Souza ne sera pas inquiétée. Cette  » vie paisible « , comme la qualifie Olivier de Souza dans son témoignage, durera jusqu’en septembre 1944.

    Après la guerre cette belle et solide amitié s’est poursuivie entre les 2 familles,
    Les PETIT sont décédés et leur fils aussi. Mais la famille de SOUZA est restée en relations amicales avec IrèneLouis et Léa Petit connaissaient parfaitement les risques qu’ils encouraient en aidant une famille juive mais ils n’ont écouté que leur conscience.
    Leur générosité, leur action courageuse et désintéressée ont permis à la famille de Souza d’échapper à la barbarie nazie et à la déportation dans les camps de la mort.
    Ils sont dans cette période obscure une lueur de réconfort et d’espoir
    En dépit du danger pour eux-même et leur famille, ils ont refusé la logique de l’inhumanité et incarnent les valeurs auxquels nous sommes attachés : solidarité, compassion, générosité, courage de refuser l’inacceptable.

    Le 25 Mars 2008, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Louis Petit et son épouse Léa.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie PetitInvitation cérémonie Petit
    2 avril 2014 11:29:53
    Dossier 11327 - Petit; Articles de presseDossier 11327 – Petit; Articles de presse
    3 décembre 2011 17:27:36

    Articles annexes

    Aucun autre article