Dossier n°11240 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Germaine (Coste) Anglès

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 26/12/1901
Date de décès : 12/01/1995
Profession : Directrice de la Croix Rouge
    Localisation Ville : Marseille (13000)
    Département : Bouches-du-Rhône
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Moïse Burah Avram est né en 1902 à Falticeny en Roumanie. Il émigre en France, s’installe comme tailleur à Paris dans le 18ème arrondissement.  Son épouse Alice née Schwartz, française, est née en 1903. Le couple a deux enfants, Bernard né en 1924 et Rosette. Le 24 septembre 1942, il est arrêté par les Allemands, déporté le lendemain à Auschwitz par le convoi N° 37. Il y est assassiné.

    Alice Avram est arrêtée le 11 février 1942. Elle est déportée le 6 mars 1943 de Drancy par le convoi  N° 51 vers Lublin où elle est assassinée.

    Fin 1942, Bernard Avram s’enfuit de Paris, franchit la ligne de démarcation et parvient à Marseille. Il fait connaissance de Francine Anglès, une jeune journaliste, et la met au courant de sa situation. Les rafles étant nombreuses, il ne peut pas loger à l’hôtel. Compatissante, Francine le conduit à son domicile rue Sainte à Marseille.

    Madame Germaine Anglès, la mère de Francine est directrice de la Croix Rouge à Marseille. Elle offre spontanément l’hospitalité à Bernard Avram. Germaine Anglès et ses deux enfants, Francine âgée de 20 ans et Pierre âgé de 18 ans considèrent Bernard comme un membre de la famille. Pour le voisinage, il passe pour un parent éloigné.

    Bernard Avram réussit à obtenir des faux papiers sous le nom de Bernard Avran. Il travaille comme photographe pour la société Kodak. Il entre dans la Résistance, mais  est arrêté pour faits de résistance et distribution de tracts, au domicile de Madame Anglès, qui n’est pas inquiétée. Elle jure aux policiers qu’il a été baptisé mais qu’elle ne trouve pas son certificat de baptême. Bernard Avram est mis en accusation et après un procès se retrouve en liberté provisoire. Il s’empresse de rejoindre le maquis dans la région de la Drôme. Plus tard, il combat dans les forces françaises et s’engage dans la première Armée française qui débarque en Provence.

    Après la guerre, Bernard Avram reste en contact avec la famille Anglès et rend souvent visite à Francine Anglès.

    Le 16 janvier 2008, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Madame Germaine Anglès, le titre de Juste parmi les Nations.

    Article de presse – La provence du 13-12-2008

     




    Mis à jour il y a 3 mois.